Le retour de Groza est prévu pour 2021.
Créé en Allemagne en 2016 en tant que projet solo par P.G. (guitare/chant), le projet évolue en groupe et choisit de rester anonyme, mais également encapuchonné. Leur premier album sort en 2018, puis trois ans plus tard, voici The Redemptive End, chez AOP Records.
Si les avis sur leur premier album ont été mitigés, leur reprochant une trop grande proximité avec le groupe polonais MGLA, cet album change la donne.
Certes le groupe n’a pas changé visuellement parlant, mais leur son a évolué. On retrouve évidemment cette base de Black Metal parfois mélodieuse mais toujours brute, qui débute avec Sunken In Styx – Part I Submersion, une douce mais inquiétante introduction. Le son se rapproche peu à peu, créant une atmosphère pesante, puis les instruments entrent en jeu, développant une mélancolie dissonante. Quelques mots en arrière-plan, la rythmique grossit, puis Sunken In Styx – Part II Descent fait exploser le son avec un hurlement. Le chant est très brut, dirigeant les riffs lacérants, qui révèlent parfois des sonorités guerrières sans négliger ces leads entêtants. Elegance Of Irony prend la suite en offrant une rythmique ambiante entre dissonance et tonalités lancinantes qui nous enveloppent lentement. Les accalmies succèdent aux explosions de violence, mais le chant reste parfois longtemps en retrait avant ce final, sur lequel on entend le saxophone de Peter Zilles sous les cris. On le retrouvera également sur The Redemptive End, une composition plus lourde et oppressante. Si le début du titre est très brut, le son se coupera soudainement pour offrir une place à un son clair qui s’intensifie progressivement avant de libérer cette rage sombre. Le groupe reste dans la mélancolie avec Nil, une composition majestueuse qui saura déchaîner sa rythmique en temps voulu, ou laisser la fureur des hurlements embraser nos esprits, puis Homewards, le dernier morceau, vient nous entourer d’un voile de dissonance. Si les paroles mettent du temps à arriver, la rythmique se charge de nous assommer pendant que les mélodies nous envoûtent, et ce contraste entre beauté et violence se retrouve en permanence dans le morceau. La tornade s’apaise brusquement avant de se renforcer à nouveau, puis c’est une véritable vague de noirceur qui s’abat sur nous avec un chant d’une intensité effroyable avant de s’apaiser pour mourir dans le néant.
Groza a changé. Leurs racines sont toujours présentes, mais elles permettent au groupe de bâtir leur propre univers. The Redemptive End sait se montrer mélancolique et doux, comme sombre et furieux, tout en offrant des riffs entêtants et glaciaux.
90/100