Review 820 : Spiritbox – Eternal Blue

Si vous cherchez l’intensité, Spiritbox est fait pour vous.

Créé en 2016 au Canada par Courtney LaPlante (chant, ex-Iwrestledabearonce) et Mike Stringer (guitare, ex-Iwrestledabearonce), le groupe sort un EP en 2017 avant de faire appel à Bill Crook (basse, ex-Living with Lions). Eternal Blue, leur premier album, sort en 2021.

On débute avec Sun Killer, un titre aux sonorités modernes qui dévoilent rapidement un groove accrocheur sous le chant clair de Courtney. La rythmique s’enflamme progressivement, puis la partie finale révèle une rage pure qu’il n’aurait été possible de contenir plus longtemps. On continue avec Hurt You, une composition très motivante et violente qui s’apaise sur les refrains tout en conservant des tonalités agressives dans l’instrumentale, puis le break nous écrase avant Yellowjacket, un titre sur lequel le groupe accueille Sam Carter (Architects). L’intensité est au centre de cette composition qui offre un sublime et saisissant duo vocal, puis The Summit propose des sonorités plus douces et aériennes, même lorsque la saturation s’invite dans les riffs. Secret Garden propose également un chant très doux sous lequel les musiciens placent des harmoniques complexes et saccadées, créant un contraste entre technicité et calme, puis Silk In The Strings relance la fureur brute avec des hurlements et une saturation violente qui crée un nouveau contraste avec ces claviers majestueux. La sombre Holy Roller entretient cette flamme avec une lourdeur oppressante, des patterns techniques et ces hurlements viscéraux. Le groupe propose également une voix samplée qui annonce les explosions, mais le titre est court et il laisse rapidement place à Eternal Blue, le titre éponyme, qui vient à nouveau apaiser l’ambiance. La voix rassurante de la chanteuse combinée aux riffs lents et aux claviers entêtants en fait une parfaite bande-son pour planer jusqu’aux dernières notes, puis We Live In A Strange World propose également des patterns doux et calmes qui progressent en devenant de plus en plus énergiques jusqu’à une explosion. Le titre est très accrocheur et accessible en même temps, traduisant parfaitement le contraste du groupe, qui renoue avec la violence pure sur Halcyon, un titre au groove imposant. Les hurlements déchirants côtoient un chant clair envoûtant pendant que la rythmique nous fait planer, tout comme sur l’accrocheuse Circle With Me et ses tonalités très aériennes. Les instruments tiennent chacun leur rôle, et tous convergent vers l’efficacité, jusqu’à ce break incroyablement lourd. L’album prend fin avec Constance, un titre assez brumeux lors de l’introduction. Les instruments prennent peu à peu de l’ampleur, guidés par cette voix claire qui les fera exploser soudainement, tout en leur laissant une certaine liberté. Le dernier break sonne comme un coup de masse lancinant.

Spiritbox séduit grâce aux deux facettes de sa personnalité musicale. Si Eternal Blue sait se montrer lourd et agressif, créant des moshparts et des breaks incroyablements efficaces sous des hurlements surpuissants, l’album peut aussi dévoiler un côté aérien très apaisant, ce qui donne un contraste addictif.

80/100

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