La marche d’Order continue.
Créé en 2013 en Norvège par Anders Odden (guitare, Cadaver, Satyricon, ex-Apoptygma Berzerk), Manheim (batterie, ex-Mayhem), Messiah (chant, Cockroach Clan, ex-Mayhem) et René Jansen (basse, ex-Cadaver), le groupe subira rapidement la perte de René. Stu Manx (basse, ex-Glucifer) les rejoindra en 2015, et leur première démo sort en 2016. Le groupe signe chez Listenable Records et sort son premier album en 2017. The Gospel suit en 2021.
Après une courte et sombre introduction au piano nommée Pneuma, le groupe nous prend à la gorge avec Rise, un morceau aux riffs aussi Old School que ce son malsain et grésillant. Le chant brut n’est pas en reste, proposant une saturation impie qui colle à la perfection à cette rage noire, puis le final revient sur un piano angoissant avant Bring Of Salt, une composition axée sur des leads perçants. On sent que la crasse prend vie sur ce titre, proposant une énergie morbide, tout comme sur It Burns et ses patterns Punk. Le titre vous fera à coup sûr remuer la tête en entendant ces sonorités agressives, puis The Gospel vous entraînera dans un monde peuplé de sonorités mystiques lancinantes. Nous sommes littéralement conviés à cette messe noire pesante, qui prendra fin avec Gal Lu, une interlude aux sonorités païennes, puis Descend prend la suite avec ce groove impie et pourtant très accrocheur qui multiplie les frappes puissantes sous ce flot de noirceur. Le titre va accélérer tout en relâchant une puissance occulte qui se répand sur les riffs jusqu’à la dissonante mais mélodieuse Lust, une composition qui alterne entre rapidité et passages pesants. Le morceau est parfait pour lancer des mouvements de foule avant de s’apaiser, et de laisser place à My Pain, un titre à l’introduction mélancolique. Mais cette douceur ne sera que de courte durée, car la rage viscérale refait rapidement surface avec un flot d’agressivité, puis Tomb introduit des sonorités étranges avant de nous exposer sa noirceur. Le titre ne faiblit jamais, même lorsque la rythmique ralentit pour un son plus entêtant, dévoilant des hurlements morbides soutenus par des choeurs impies, puis Pneuma II vient clore l’album avec des hurlements dissimulés sous un nuage de bruits dissonants et inquiétants.
Order sait s’y prendre pour créer une sensation de malaise, et The Gospel le prouve. L’album pioche dans les racines du Black Metal, créant une atmosphère malsaine et inquiétante, tout en révélant une violence viscérale du début à la fin.
85/100