Be’lakor sort du silence pour nous présenter son cinquième album.
Depuis 2004 en Australie, le groupe aujourd’hui formé de George Kosmas (chant/guitare), Shaun Sykes (guitare), John Richardson (basse), Steve Merry (claviers) et Elliott Sansom (batterie) soulève des critiques unanimes. Coherence compte bien entretenir cette réputation.
L’album débute avec la lente progression de Locus, le premier morceau. Les mélodies s’installent peu à peu, créant un son entêtant jusqu’à cette explosion. Un groove accrocheur prend place entre les harmoniques tranchantes et l’ambiance majestueuse, puis un sample vient briser la fureur. Les musiciens se démènent pour alimenter la flamme, proposant parfois des parties plus lentes, mais le tout reste très cohérent jusqu’au final, qui laisse place à The Dispersion, une douce interlude. Cette base mystérieuse de piano est rejointe par une guitare qui nous mène droit sur Foothold, une composition énergique et épique. Les leads nous guident à travers ce superbe paysage de désolation qui propose également quelques changements de rythme et des mots fantomatiques en plus des hurlements et des riffs solides, ajoutant une touche de noirceur, tout comme l’oppressante Valence. Le titre développe des tonalités pesantes qui créent un contraste avec les mélodies intenses qui nous hypnotisent en continu. Un break vient nous autoriser à respirer avant que la mélodie ne revienne, puis Sweep of Days prend la suite avec une introduction onirique. La progression nous emporte jusqu’à une partie plus brute et froide, mais les mélodies ne sont jamais loin, et elles nous guideront en douceur vers des sonorités aériennes, qui donneront naissance à Hidden Window, une composition assez Old School. Le tempo permet au groupe de laisser libre cours à leur rage, mais également d’allier une rythmique solide à des sonorités virevoltantes, des notes envoûtantes et ce groove accrocheur, puis Indelible propose une introduction plus sombre et mélancolique. Les guitares jouent ensemble pour offrir à cette base de claviers des tonalités entêtantes avant une nouvelle pause, qui leur redonnera finalement vie avant Much More Was Lost. Le groupe nous a habitués aux longues et transcendantes compositions, mais celle-ci est définitivement la plus imposante. Plus de douze minutes pendant lesquelles les musiciens vont mettre leur coeur dans des riffs perçants, des hurlements viscéraux et des ambiances aussi différentes que complémentaires, alternant leads aériens, blasts énergiques et breaks fantomatiques avec une patte inégalable.
L’absence de Be’lakor a été longue, mais le groupe a réussi à nous la faire oublier. Avec Coherence, les portes de leur univers merveilleux sont de nouveau ouvertes, nous permettant de vibrer avec eux au son de leurs mélodies entêtantes et fantastiques.
95/100