Review 921 : Cân Bardd – Devoured by the Oak

Il est déjà l’heure du troisième album pour Cân Bardd.

Créé en Suisse en 2016 par Malo Civelli (guitare/basse/chant/claviers, ex-Kaatarakt) et Dylan Watson (batterie, Kassogtha, ex-Kaatarakt, ex-AM:PM), le groupe signe rapidement avec Northern Silence Productions, chez qui ils sortent un album en 2018, puis un second en 2019, et enfin Devoured by the Oak en 2021.

Le groupe est accompagné en live depuis 2019 par Nicolas Bise (guitare/choeurs, Norvhar, ex-AM:PM) et Matthieu Favre (guitare, Norvhar, ex-Anachronism), qui ont participé aux choeurs de l’album avec l’aide de Romarick Gendre et Yoann Giacomelli (ex-Kaatarakt).

L’album débute en douceur avec Echoes of the Moss, une composition qui fait lentement arriver le son du groupe, accompagné par cette voix féminine au loin, puis Une couronne de branches dévoile une majestueuse oppression, accompagnée par la guitare acoustique de Vladimir Cochet (Mirrorthrone, Weeping Birth). La rage embrase soudainement la rythmique tout en conservant cette lenteur imposante et glaciale, qui accompagne les hurlements et les choeurs. Les accalmies rythment ce torrent de noirceur et créent un contraste entre les deux facettes de leur musique, puis Devoured by the Oak Pt.I prend la suite avec un son mystérieux. Le chant clair et l’instrumentale nous entoure doucement tout en s’intensifiant jusqu’à l’arrivée de la saturation et cette explosion épique. La noirceur et la beauté se mêlent sur cette marche lancinante, tout comme sur Devoured by the Oak Pt.II et sa fureur ambiante. Le morceau est beaucoup plus brut et pesant que le précédent, créant un contraste intéressant et addictif qui ira piocher du côté du Post-Black pour s’ajouter aux influences aériennes et Pagan, puis le son s’arrête pour laisser place à Crépuscule et sa mélancolie. Le long morceau est très lumineux, et même lorsque la saturation frappe, on sent ces douces racines qui persistent et qui prennent parfois le dessus en proposant des accalmies régulières, puis Spleen by the Pond nous enveloppe à nouveau avec une noirceur inquiétante. Le son ambiant donne naissance à des ténèbres intenses qui exploseront sur Autumn Shore, un morceau très prenant. L’alternance entre parties calmes et saturation abrasive est toujours très efficace, et elle permet au groupe de nous captiver facilement tout en ajoutant des claviers majestueux, puis l’album prend fin avec Blomsterkransen. Sur ce morceau final, le groupe accueille Lambert Segura (Saor) au violon et Linnéa Lindqvist au chant pour nous offrir cette touche de quiétude finale tout en exploitant ses racines Folk, éteignant lentement le son.

Avec ce nouvel album, Cân Bardd donne une dimension plus progressive à son Black/Folk Atmosphérique et épique. Si la noirceur est toujours présente, Devoured by the Oak la mêle habilement à une quiétude apaisante, créant un fort contraste entre les deux parties de leur univers, qui se chevauchent en permanence.

85/100

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