Review 940 : Otargos – Fleshborer Soulflayer

Otargos marque ses vingt ans avec un nouvel album.

Depuis 2001, Dagoth (chant/guitare, Blóð, Volker, ex-Regarde les Hommes Tomber) mène la formation française. Accompagné par Astaroth (guitare, ex-Myst), Manu Pliszke (basse, Volker, Demented) et Michaël Martin (batterie, Blood Ages, ex-Exocrine, ex-Fleshdoll), le groupe dévoile Fleshborer Soulflayer, chez XenoKorp.

L’album débute sur Rise of the Abomination, une introduction qui devient rapidement oppressante, puis qui accueille une voix malsaine avant de lâcher le lead perçant d’Incursion of Chaos. Un Black Metal martial, glacial et effréné qui emprunte autant aux racines qu’à des influences Industrial nous écrase avant de nous autoriser un léger moment de répit, puis Xenos prend la suite. Le son est brut et abrasif, créant une ambiance malsaine et pesante qui accueillera quelques choeurs avant une explosion, qui donnera naissance à Blessed By Pestillence, un titre au groove prenant. La rage brute du groupe reste efficace et surmontée de ces hurlements massifs mais lancinants qui nourissent un son épais avant que Fleshborer Soulflayer ne vienne nous oppresser avec ses leads malsains et sombres. La dissonance nous entoure pendant que la rythmique se montre solide, offrant au chant un territoire désolé, tout comme la brutale Larva Venum, une composition très agressive. Les leads perçants offrent des influences plus diversifiées tout en restant abrasif et malsain, comme les sonorités finales, alors que Daemonfire dévoile une lourdeur apaisante. Des tonalités ritualistiques règnent sur le morceau, qui se pare d’influences Doom avant que Cyclones of Steel ne renoue avec l’Industrial. Les riffs sont mécaniques, froids et assommants, créant une sorte de malaise sublimé par ce groove pesant et le sample final, puis Sentinel propose une rythmique saccadée doublée d’ambiances aériennes dissonantes. Le chant parvient à lier les deux facettes de l’univers sombre sous un rideau lancinant, puis Warp nous emprisonne dans cette dissonance angoissante et cybernétique avant de nous laisser dans le néant.
Quelques titres bonus sont également présents sur les versions physiques, mais je vous laisse les découvrir. Soyez certains que vous y trouverez noirceur et oppression…

Malgré leur absence, Otargos sont toujours présents dans la scène française. Avec Fleshborer Soulflayer, le groupe prouve que la noirceur n’a jamais quitté leur nom, et que cette oppression intense sait toujours trouver sa place dans le paysage désolé du Black Metal.

80/100

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