Le nom de Slog ne vous dit probablement rien, mais le groupe va vous marquer.
Créé aux Etats-Unis par Nicholas Turner (guitare/basse, Schizochristo, ex-Nothing Is Real…) et Jared Moran (batterie/chant, 54R, Draug, Filtheater, Maggot Crown, Occulsed, Yzordderrex…), le groupe sort Graves, son premier album.
En huit titres, le groupe va distiller un Death/Doom aux accents sombres et pesants qui commence par Wounded Practitioner. Une dissonance malsaine prend place sous les cris caverneux et la rythmique lente, puis quelques mélodies perçantes s’échappent de cette masse épaisse alors que l’on ressent l’oppression d’influences Black Metal sur Hidden Realities. Le morceau proposera toutefois un passage en son clair planant et inquiétant, puis la saturation refait peu à peu surface avant le final, qui nous lâche sur Ceremonial Magicks avec un larsen. Des sonorités épiques se joignent à la masse écrasante qui emprunte au Death Old School, puis la rythmique ralentit encore pour Corporal et ses riffs étouffants emplis de palm-mute. Les leads inquiétants en arrière plan ne sont pas en reste, et ils donnent naissance à un solo torturé avant que la puissance brute ne nous écrase à nouveau, puis Levitating Beyond nous offre des patterns efficaces et entêtants. La rythmique ralentit énormément pour placer ce final groovy, puis Gluttonous profite d’une batterie énergique pour placer les riffs malsains et gras, suivis par des leads chaotiques et pourtant parfois épiques. Le son reste tout aussi imposant avant de laisser Voluntary Disintegration nous apaiser avec cette douce introduction. Mais la quiétude ne durera pas, puisqu’elle sera annihilée par la sombre lourdeur, parfois étouffée, de cette rythmique malsaine. Phenomena Esoteric, le dernier morceau, pioche également du côté du Funeral Doom pour appuyer les sonorités pesantes de la section rythmique, tout en plaçant un chant caverneux et des leads dérangeants avant de laisser le vide engloutir le son.
Slog se sert de l’expérience du duo pour créer un son pesant et sombre. Graves est viscéralement ancré dans le Death et le Doom Metal, mais quelques influences piochées dans le Black, le Funeral Doom voire le Sludge sont à prévoir pour cette masse sonore grasse.
80/100