Review 1013 : Celeste – Assassine(s)

Celeste émerge de l’ombre pour son sixième album.

Avec Assassine(s), qui sort début 2022 chez Nuclear Blast, Johan Girardeau (chant/basse), Guillaume Rieth (guitare), Antoine Royer (batterie) et Sébastien Ducotte (guitare) mettent fin au silence qui dure depuis l’été 2018, date de sortie de leur dernier EP.

Le groupe nous enfouit immédiatement dans sa dissonance sombre avec Des torrents de coups, le premier morceau, qui propose une technicité pesante dans ses riffs, mêlée à des sonorités viscérales au niveau du chant. L’utilisation du français surprendra l’auditeur non-averti, mais la lourdeur et la noirceur l’intègrent parfaitement au mélange, tout comme sur la pesante et énergique De tes yeux bleus perlés. Les tonalités lancinantes du Sludge rejoignent les leads entêtants du Black Metal sur ce morceau hypnotique et saccadé, créant une sorte de froideur sombre et mélancolique, alors que Nonchalantes de beauté dévoile une lenteur presque apaisante. Très régulière, la composition compte beaucoup sur les leads aériens et envoûtants couplés aux hurlements pessimistes, tout comme la majestueuse Draguée tout au fond. Très lourde, la composition se montre très rapidement accrocheuse, tout en profitant d’accélérations puissantes pour rythmer ce voile noir avec lequel le groupe nous recouvre tout en frappant avec précision. Le contraste entre son sale et mix impeccable se poursuit sur (A) et sa douceur qui progresse lentement dans ce paysage désolé. La composition instrumentale est également très lancinante, permettant une pause de courte durée car les hurlements reviendront sur l’explosive Il a tant rêvé d’elles et ses saccades agressives. On retrouve aussi des leads aériens pour adoucir la rage brute, créant un contraste aussi imprévisible qu’efficace, alors que Elle se répète froidement nous fait replonger dans les tonalités les plus pessimistes que le groupe est capable de créer. La mélancolie s’allie à la noirceur, créant une rythmique lancinante et saisissante qui s’insinue par tous les moyens dans notre esprit, puis Le coeur noir charbon va nous balayer immédiatement avec sa rythmique imposante, aidée par Katsuta (Heaven In Her Arms). Le rouleau de double pédale laisse place à un pattern plus pesant, qui donnera naissance à des influences Post-Metal, puis la douce voix féminine d’Emily Marks rejoint le son abrasif, qui explosera une dernière fois avant de s’éteindre dans le néant.

Comme une lumière au bout du tunnel, l’univers de Celeste nous fait voyager dans les ténèbres brutes. Assassine(s) est un album aussi majestueux que cruel, qui s’appuie en permanence sur un contraste saisissant et oppressant, en faisant un indispensable de l’année.

95/100

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