Venu du Sud de la France, Tattva revient avec son deuxième album.
Le groupe mené depuis 2020 par J (tous instruments/chant, 1789, Horoh, ex-Infero Lasta) nous dévoile Naraka en 2022.
L’album s’ouvre sur Winds of Pestilence, une courte introduction sur laquelle des sonorités orientales se font entendre, tout en progressant dans les ténèbres jusqu’à Hell’s Path – Naraka, une composition massive et pourtant très aérienne. Les hurlements morbides prennent place dans la tornade sombre, qui permet à des harmoniques tranchantes de renforcer une rythmique solide et pesante, tout comme sur la mystique Judgment – ManuShya et ses éléments entêtants. Le morceau reste accrocheur tout en dévoilant des éléments imposants et parfois majestueux qui piochent allègrement dans un Black Metal Old School, puis …And…Death… – Jati viendra nous proposer des tonalités pesantes. Les riffs lourds empruntent à des influences légèrement plus modernes, créant un contraste saisissant avec la dissonance qui suivra sur ce court morceau, alors que les mélodies mélancoliques de The wheel of life – Karma nous autorisent à laisser notre esprit planer pendant que la rythmique se construit. Les harmoniques pesantes laissent le champ libre aux hurlements pour hanter le paysage dévasté et nourri avec un groove sombre, à l’inverse de Liberated – Prani et de son énergie occulte. Le morceau est beaucoup plus motivant, laissant les riffs effrénés et accrocheurs faire naître des mélodies entêtantes et lacérantes qui continueront à nous suivre sur Ethered – PetaYoni et son mélange imposant. Le morceau mélange des parties massives et des harmoniques sanglantes pendant que les hurlements macabres guident le son, allant même jusqu’à le faire ralentir pour devenir oppressante, accompagnée par des choeurs mystiques. Expiate – NamaRupa vient clore l’album avec une dose de mystère et de noirceur planante qui progresse lentement, puis qui se jette sur nous avec des riffs agressifs, tout en nous menant vers ce final mélancolique et imposant.
Le concept de Tattva s’ancre autant dans la noirceur que dans cette progression mentale planante. Avec Naraka, le groupe renforce le voyage commencé avec ses précédentes sorties, créant ainsi une suite saisissante et destructrice.
85/100