Review 1051 : Ard – Take Up My Bones

Ard s’éveille avec son premier album.

Le musicien anglais Mark Deeks (tous instruments/chant, Bone Tomb, Winterfylleth) a décidé de donner la parole aux racines de la Northumbrie, un ancien royaume médiéval situé dans l’actuel nord de l’Angleterre et le sud de l’Écosse, sur Take Up My Bones, qui sort en 2022.

On découvre avec Burden Foretold un son lent, lancinant et majestueux qui prend ses racines dans un Doom Metal épique aux influences mystiques et pesantes. Les riffs sont très sombres, et les chœurs accentuent l’atmosphère apaisante mais solennelle, comme sur Take Up My Bones, une composition accompagnée par un clavier très mélancolique. La saturation entrera finalement dans la danse pour accentuer cette lenteur assommante, comme sur la fin du titre où elle est poussée à son paroxysme, puis Raise then the Incorrupt Body prend la suite en dévoilant des éléments éthérés. Un chant clair très doux nous accompagne dans la beauté de ce son brumeux, qui dévoile même quelques tonalités plus lumineuses que l’entêtante noirceur environnante, notamment dans ces leads planants. Le titre prend finalement de l’ampleur avec les riffs lourds, puis il nous mène à Boughs of Trees, une composition qui renforce peu à peu sa rythmique avec des éléments lancinants avant de la laisser devenir majestueuse. Le chant revient sur Banner of the Saint, une composition aussi calme qu’entêtante qui conserve sa quiétude lorsque la saturation et les influences Black Metal se joignent au mélange, puis Only Three Shall Know, le dernier titre, se montre immédiatement plus oppressant avec ces choeurs sombres. Le morceau est long, mais il est également très pesant, offrant une place importante à la saturation entrecoupée de pauses ancrées dans la noirceur, qui nous permettent de rejoindre la fin de l’album.

Avec ce premier album, Ard nous propose une plongée dans l’histoire, mais également dans la mélancolie. Si Take Up My Bones est prenant, il est également très lent et lancinant, permettant au musicien d’exploiter piano et violons sous un voile de saturation pesante.

80/100

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