Préparez-vous à la souffrance avec Pure Wrath.
Créé en 2014 en Indonésie par Ryo (tous instruments/chant, Cadavoracity, Insolence, Lament, Perverted Dexterity…), le one-man band nous propose en 2022 Hymn To The Woeful Hearts, son troisième album, accompagné par Dice (piano/claviers, Victorian, Dice Midyanti) et Yuriy Kononov (batterie, Sauroctonos, Suicide Nation, ex-Schattenfall, ex-White Ward).
Le musicien est épaulé depuis 2019 de Teguh Prasetyo (basse, Insolence, Digging Up…), Arief Rahadian (batterie, Digging Up, Chancroid, Opium) et Agung Prasetia (guitare, Opium, Interfectorment, Tujikane…) en live.
La douce introduction de The Cloak of Disquiet est certes mélancolique, mais elle ne laisse en rien présager la vague de noirceur effrénée que le musicien invoque par la suite. Les riffs intenses et les hurlements profonds sont accompagnés par des leads déchirants et des claviers majestueux qui créent un contraste incroyablement efficace, que ce soit lors des passages énergiques ou des breaks pesants, puis Years of Silence dévoile des éléments très Old School. Le son glacial colle à la perfection à ces cris bruts parfois renforcés par des choeurs malsains, mais également aux harmoniques épiques et entêtantes, comme sur Presages from A Restless Soul et ses leads perçants. La rythmique reste très lourde et assure une base imposante et sombre, permettant au chant de déployer toute l’énergie du désespoir tout en la rendant fascinante, que ce soit par sa puissance ou sa viscéralité, alors que Footprints of the Lost Child propose des éléments plus agressifs. Les influences sont différentes mais l’exécution reste axée sur le même concept partagé entre déferlante inarrêtable et parties plus planantes, sur lesquelles on retrouve un doux chant au lieu des hurlements habituels, qui referont surface plus tard. Le final nous mène à Those Who Stand Still, un titre qui conserve la mélancolie tout en l’infusant avec des patterns très bruts et tranchants, créant un gouffre dans lequel le musiciens peut ajouter sa touche personnelle, mais aussi des passages apaisants ainsi que des orchestrations avant de terminer avec Hymn to the Woeful Hearts, le titre éponyme, en compagnie de Nick Kushnir (Midgard, Sauroctonos, Suicide Nation) à la guitare. Un peu plus de trois minutes de composition instrumentale douce et rassurante qui nous berce avant de nous abandonner dans l’ombre.
Avec ce nouvel album, Pure Wrath ajoute une dose de haine et de désespoir à un paysage déjà très sombre et pessimiste. Bien que fait de noirceur pure, Hymn To The Woeful Hearts se montre parfois majestueux et mélancolique, créant un contraste addictif.
90/100