Evil Invaders sont de retour avec leur troisième album.
Toujours en collaboration avec Napalm Records, Joe (chant/guitare), Senne Jacobs (batterie), Max (guitare, Bütcher) et Joeri (basse, Brides of Lucifer) fêtent leurs quinze ans avec Shattering Reflection.
Les belges attaquent immédiatement avec Hissing In Crescendo, un titre qui mêle habilement une base Heavy efficace et des harmoniques Thrash tranchantes, surmontées d’un chant perçant. Le titre est aussi groovy et accrocheur qu’agressif, permettant au solo de se placer sur une rythmique entraînante, avant que Die for Me ne nous offre des riffs mélodieux et un refrain fédérateur. Le groupe ajoute facilement des éléments plus sombres et des leads épiques, mais c’est le chant qui mène la danse, à l’inverse de la mélancolique In Deepest Black qui se laisse guider par les guitares lancinantes. La balade nous envoûte lentement, puis la rage brute refait surface avec Sledgehammer Justice, une composition énergique qui laisse les musiciens dévoiler leurs riffs accrocheurs à pleine vitesse. L’alliance des leads fous et de la rythmique puissante soutenue par les hurlements est extrêmement efficace, puis Forgotten Memories propose des sonorités plus lentes et douces. Le contraste entre les deux parties de cet univers riche et inspiré par les plus grands est aussi intéressant que solide, puis le groupe nous autorisera une pause avec la courte Realm of Shadows, une instrumentale sombre et inquiétante, qui nous mène à Eternal Darkness. Si l’introduction épique reste assez lente, la rythmique explosera rapidement, accueillant un chant suraigu et des harmoniques ravageuses, créant un mur de son tranchant, et la durée du titre permet aux musiciens de laisser libre cours à leur créativité, avant que My World ne vienne à nouveau nourrir la mélancolie. La rythmique efficace finira par devenir plus énergique et rapide, proposant même un mélange de ces deux parties sur le final, puis Aeon revient dans la quiétude pure. La composition instrumentale va proposer une base aérienne pour les quelques leads, laissant le nuage de douceur nous mener jusqu’à The Circle, le dernier morceau. Assez pesant et inquiétant, le son finira par laisser une place à une rythmique énergique et des leads déchirants, mais les éléments ambiants occultes restent présents, créant un son mystérieux pour refermer l’album.
Evil Invaders ne se contente pas de jouer des riffs tranchants inspirés par un son Old School, le groupe construit un véritable univers. Avec Shattering Reflection, les éléments Heavy et Thrash sont bien évidemment mis à l’honneur, mais on constate également des envolées plus pesantes ou plus douces, amenant le groupe à l’apogée de son art.
90/100