Meshuggah est de retour.
Six ans après son dernier album, le groupe suédois mené par Jens Kidman (chant), Fredrik Thordendal (guitare), Tomas Haake (batterie/choeurs), Mårten Hagström (guitare/choeurs) et Dick Lövgren (basse) est prêt à nous présenter Immutable, son dixième album.
L’album débute tout en puissance avec Broken Cog et ses saccades dévastatrices, rapidement rejointes par des leads mystérieux et sombres. Les riffs accrocheurs laissent une place à ce chant clair inquiétant tout en dévoilant une certaine technicité aérienne, puis les hurlements font rapidement surface avant que The Abysmal Eye ne vienne briser des nuques. La lourdeur et le groove dévastateur annihilent tout sur leur passage pour laisser le champ libre aux hurlements puissants ainsi qu’aux leads techniques et planants alors que la sombre Light The Shortening Fuse se montre plus martiale. Toujours aussi efficace, elle fera assurément remuer des crânes, tout comme Phantoms et ses harmoniques criardes qui créent un contraste intéressant avec la lourdeur des riffs sous-accordés. Les leads apportent ces tonalités mystérieuses pendant que le groupe nous matraque en continu, et la recette ne change pas pour Ligature Marks, un titre qui se montre parfois lancinant. La puissance du morceau réside dans sa régularité et dans le contraste avec les leads vrombissants, puis God He Sees In Mirrors devient plus énergique grâce à ses riffs syncopés. Son agressivité inarrêtable et continue aura raison des plus récalcitrants, et la tornade ne s’apaise pas lorsque le solo entêtant vient nous envoûter, puis le groupe nous autorise un moment de répit avec l’introduction de la longue They Move Below. La quiétude apaisante prendra soudainement fin lorsque la rythmique explosera, laissant lourdeur et leads inquiétants s’installer au cœur de la composition instrumentale. L’ambiance devient de plus en plus pesante, jusqu’à ce que Kaleidoscope ne vienne frapper avec une efficacité brute. Les palm-mutes donnent un résultat très abrasif, qui renforce la puissance que le groupe déploie avant de nous offrir un aspect plus Old School avec la courte Black Cathedral qui fait naître un sentiment d’angoisse. Le son s’arrête, puis I Am That Thirst prend la suite avec ce mélange entre la modernité ravageuse et les leads lancinants, qui prennent parfois racine dans un Death Metal déchirant. Le groupe prouve une fois de plus cette technicité dans leur groove, puis The Faultless nous enferme dans ces vagues de rage incessantes, qui utilisent également des leads rapides pour renforcer le contraste. Armies Of The Preposterous accélère à nouveau le tempo tout en restant imposante et extrêmement accrocheuse, puis le groupe nous laisse sortir de leur rage avec Past Tense, la dernière composition, et ses tonalités aériennes très lentes.
La réputation de Meshuggah n’est plus à faire, et elle repose sur leur capacité à délivrer une violence constante. Peu importe que vous l’appeliez Djent, Groove ou Death Progressif, Immutable est là pour vous écraser et vous briser la nuque. Et il va le faire.
85/100