Christian Death, groupe pionnier du Rock Gothique américain, revient parmi nous.
Créé en 1979, le groupe annonce en 2022 son dix-septième album. L’histoire de la formation n’a pas été simple, mais Valor (chant/guitare/violon/claviers), Maitri (chant/basse) et Pao (batterie) sont prêts pour ce nouveau chapitre avec Season of Mist.
Ils sont accompagnés par Chuck Lenihan (Chains) à la guitare en live.
L’album débute avec The Alpha and the Omega, un titre sombre et brumeux qui place les voix expressives sur un nuage groovy et pesant, qui s’offrira parfois une saturation abrasive et efficace. Le morceau reste assez simple et lancinant, puis New Messiah nous offre un son hypnotique et mystérieux agrémenté de frappes régulières, mais le mélange sait se montrer menaçant lorsqu’il le faut. Les tonalités horrifiques viennent nous oppresser avant de laisser Elegant Sleeping apporter des influences Stoner à ce son accrocheur, dominé par le chant féminin. Une énergie malsaine surgit de la rythmique, alimentant cette rapidité agressive qui laissera place à un final plus pesant puis à la tranquille et lugubre Blood Moon. L’alliance des deux voix et de la dissonance crée une atmosphère particulière qui sera suivie par Abraxas We Are et ses sonorités très froides. On sent que la rythmique progresse jusqu’à se montrer majestueuse, puis elle prendra fin avant que The Warning ne nous présente son inquiétant sample introductif. Le son avance lentement puis sera rythmé par l’apparition fantomatique d’une voix grave, qui nous fait naviguer entre des parties mystérieuses énergiques et des vagues de saturation aux accents psychédéliques grâce à l’intervention de Chuck Lenihan. Beautiful semble renouer avec une douce quiétude et quelques carillons avant qu’une rythmique planante ne prenne la suite, accompagnée par quelques orchestrations sombres et un chant très démonstratif. Le son théâtral est suivi par Rise and Shine, une composition plus inquiétante et expérimentale, notamment au niveau des différentes voix qui se relaient et dansent ensemble, tout comme Evil Becomes Rule, le titre éponyme, qui dévoile des influences bruitistes angoissantes. Les vocalises en arrière-plan et les murmures pesants laissent finalement place à Who Am I (part 1), un titre accrocheur et très planant qui laisse aux deux voix un rôle bien défini. Le morceau passe rapidement, et il se referme avec Who Am I (part 2), une outro sur laquelle la voix de KWA-B met fin à l’album avec un son métallique froid.
L’univers glacial de Christian Death n’a pas pris une ride, et continue son chemin à travers des sonorités étranges et sombres. Si Evil Becomes Rule est votre premier contact avec le groupe, vous serez surpris par son étrangeté, mais si vous y êtes déjà habitués, vous ne pourrez que savourer son audace.
85/100