Live Report : Mayhem + Mortiis – Machine du Moulin Rouge

Retour dans la nord de la capitale française ce soir pour une date d’anthologie. Ce soir, Garmonbozia Inc. réunit Mayhem, groupe phare de la scène Black Metal norvégienne, et Mortiis, projet solo d’Håvard Ellefsen jamais venu en France qui œuvre dans un mélange entre Industrial et Dark Ambient. Les portes s’ouvrent, et les fans se ruent dans la salle.

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Un technicien masqué vient retirer les draps des instruments, et puis les lumières s’éteignent sur la scène décorée de tentures aux couleurs de Mortiis et de son univers sombre. Håvard “Mortiis” Ellefsen (claviers/chant) s’avance lentement jusqu’à son clavier central, puis il commence à nous inonder au son de Spirit of Rebellion, son dernier album, qu’il nous interprètera en intégralité. Les lumières ambiantes nous permettent surtout de profiter de la silhouette inquiétante ornée du masque du musicien, qui nous remerciera brièvement d’un “Thank you” entre deux nappes de clavier aériens et épiques, puis quelques parties vocales s’ajoutent à ce voile ténébreux avant d’être rejoint par un démon batteur. La créature martèle ses fûts en jonglant avec ses baguettes, puis reste impassible ou se cache lorsqu’il ne joue pas, ajoutant une part de ce mystère à cette atmosphère ritualistique qui prend vie sous nos yeux et qui nous envoûte jusqu’à la dernière note. “Thank you. Goodbye.” lâchera Mortiis avant de quitter sobrement la scène.

Setlist: A Dark Horizon pt.I – A Dark Horizon pt.II – A Dark Horizon pt.III – A Dark Horizon pt.IV – A Dark Horizon pt.V – A Dark Horizon pt.VI – Visions of an Ancient Future pt.I – Visions of an Ancient Future pt.II – Visions of an Ancient Future pt.III – Visions of an Ancient Future pt.IV – Visions of an Ancient Future pt.V – Visions of an Ancient Future pt.VI – Visions of an Ancient Future pt.VII

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La scène est dégagée, et ce sont les couleurs de Mayhem qui sont mises à l’honneur pour cette deuxième partie de soirée. L’entrée des musiciens est très sobre, en particulier celle de Hellhammer (batterie) derrière sa cage de plexiglas, et ce n’est lorsque le maître de cérémonie, Attila Csihar (chant), se place au centre que le concert peut enfin commencer. Les guitares de Teloch et Ghul sont déchirantes, la basse de Necrobutcher nous cloue au sol en compagnie des blasts assassin, mais ce qui frappe c’est la qualité des hurlements du vocaliste. Le son est excellent ce soir, et la foule lui rend hommage en moshant immédiatement sous cette avalanche de rage malsaine qui laisse entrevoir la silhouette des musiciens sous des flashs infernaux. Le frontman joue comme à l’accoutumée avec sa croix en os, mais également avec son micro lumineux qui nous laisse apercevoir une petite partie de son visage dans l’obscurité ambiante, et les titres s’enchaînent avec la même énergie sombre. Les guitaristes n’hésitent pas à s’avancer sur les retours pour placer leurs parties leads, mais c’est bel et bien le chanteur qui attire tous les regards, multipliant les gestes obscènes et les gesticulades de part et d’autres de la scène. Puis soudain, le son s’arrête et le groupe sort de scène. Les lumières se font plus mystiques, et les musiciens reviennent, encapuchonnés, pour nous interpréter quatre titres de leur mythique premier album De Mysteriis Dom Sathanas, à commencer par la légendaire et oppressante Freezing Moon. Le public apprécie tout autant ce retour aux sources, qui est beaucoup plus pesant mais tout aussi imposant que les premiers titres du soir, mais les plus excités reprendront bien vite le chemin de la violence tout en laissant le vocaliste placer quelques vocalises étranges entre deux morceaux. Mais dès la fin de Buried by Time and Dust, le groupe part à nouveau de scène, avant de revenir sans leurs capes pour le dernier acte de la soirée, qui piochera dans des titres plus violents comme Deathcrush, qui sera salué par une fosse en ébullition ainsi qu’un “Merci fucking beaucoup Paris!” de la part du frontman. La setlist se termine dans la rage la plus brute avec trois titres aux noms très évocateurs, puis le groupe salue froidement son public avant de rendre les armes.

Setlist:
ACI I: Falsified and Hated – To Daimonion – Malum – Bad Blood – My Death – Symbols of Bloodswords – Voces Ab Alta
ACT II: Freezing Moon – Pagan Fears – Life Eternal – Buried by Time and Dust
ACT IIIl : Silvester Anfang (sur bande) – Deathcrush – Chainsaw Gutsfuck – Carnage – Pure Fucking Armageddon 

Il est déjà tard, et les spectateurs empruntent les derniers transports en commun afin de regagner leurs pénates. L’ambiance glaciale et majestueuse de Mortiis a parfaitement ouvert la soirée avec un son épique et pesant, créant une parfaite transition entre notre vie quotidienne et le carnage offert par Mayhem et son Black Metal sale et malsain. La soirée est une intense réussite, et on ne peut que remercier Garmonbozia Inc. pour avoir tenu bon malgré les reports.

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