Les déjantés Trollfest sont de retour avec un nouveau délire.
Créé en 2003 en Norvège, le groupe composé de John Espen Sagstad (aka Mr.Seidel, guitare), Fabian Jiru (aka Fabio Grimdrap, guitare), Jostein Austvik (aka Trollmannen, chant/percussions), Eirik Renton (aka Trollbank, bouzouki), Kai Renton (aka Fjernkontrollet, synthétiseurs/accordéon), Dag Stiberg (aka DrekkaDag, saxophone), Øyvind Erik Strønen Johannesen (aka Lodd Bolt, basse) et Bjørn Dugstad Rønnow (aka Kjellkje, batterie/chant) nous dévoile Flamingo Overlord, son neuvième album, chez Napalm Records !
Il est monnaie courant de voir le groupe changer d’esthétique avec ses albums, et c’est avec la couleur joyeuse de l’oiseau éponyme que les musiciens nous présentent Dance like a Pink Flamingo. Après quelques mots qui servent d’introduction, les sonorités dansantes et la folie se mêlent à la rage brute qui caractérise la musique du groupe, créant un ouragan sonore aussi agressif qu’accrocheur qui continue sur All Drinks on Me, titre pour lequel les musiciens accueillent Svein Greni à la flute, Ingvild « Tante Pãthë » Strønen (Funeral, God of Atheists) aux violons et Jonne Järvelä (Korpiklaani, Jonne) au chant pour un duo aussi déjanté que motivant qui sonne déjà comme le prochain hymne du groupe. Les hommes-flamants continuent sur Flamongous et ses influences Jazz douces, autorisant tout de même quelques passages plus saccadés ou plus dissonants, puis avec Twenty Miles an Hour, qui se veut le parfait compagnon de route. La bonne humeur est contagieuse, mais elle prendra des tonalités différentes avec l’arrivée d’Yves Agbessi pour quelques passages Rap, puis The Flamingorilla se montre immédiatement plus agressive, avec ce blast incontrôlable et ces hurlements viscéraux. Le groupe y intègre avec facilité ses éléments festifs, voire totalement farfelus comme ces claviers inattendus qui nous suivent sur Flamingo Libre et ses riffs plus propices à la danse qu’au headbang. On reste dans les tonalités divertissantes avec Piña Colada qui nous propose un son qui pourrait presque faire passer les hits de l’été pour de pâles copies avant que la batterie et les riffs efficaces ne s’imposent dans le mélange. Rule the Country se montre plus sombre tout en conservant les parties Folk du groupe, mais sa lourdeur lui donne une saveur différente tout comme The Way You Earn Your Drinks et son message hautement éthylique. Overlords Have Feelings renoue avec la rapidité dévastatrice ainsi qu’avec quelques éléments plus techniques et des influences Black Metal, puis Bob Venke, le dernier titre, nous met face à des sonorités pour le moins étranges. L’introduction est douce mais mystérieuse, le chant entre en scène, suivi par les choeurs, les tonalités majestueuses et dissonantes, puis l’ouragan revient à la vie pour nous mener à ce final aussi chaotique que complexe.
Trollfest a toujours su nous surprendre avec son mélange aussi exotique et inattendu qu’avec sa base brute et puissante, et ce n’est pas Flamingo Overlord qui va changer leur recette. Les riffs dévastateurs sont présents, tout comme les parties Folk originales et… comment dire… écoutez, vous comprendrez.
80/100