Review 1261 : Conjurer – Páthos

Le deuxième album de Conjurer est tombé.

Créé en 2014 en Angleterre, le groupe composé de Dan Nightingale (guitare/chant, ex-Obsessed by Cruelty), Brady Deeprose (guitare/chant), Jan Krause (batterie, ex-Esoteric) et Conor Marshall (basse, Sylosis, ex-Obsessed by Cruelty) sort un premier album en 2018 puis signe avec Nuclear Blast pour annoncer la sortie de Páthos en 2022. 

L’album débute avec It Dwells, une composition qui nous présente une douce introduction avant de laisser les riffs abrasifs frapper avec un certain groove accrocheur. Les hurlements s’intègrent parfaitement au chaos explosif mais assez mélodieux qui laisse les sonorités claires revenir créer un contraste lancinant avant que Rot ne vienne proposer une progression oppressante. Le morceau est plus lent et plus martial, révélant une nouvelle facette de l’agression brute mais complexe, puis All You Will Remember nous autorise brièvement à respirer avant de dévoiler un son oppressant, dissonant et inattendu. La voix claire rencontre les hurlements sauvages pour nourrir un peu plus ce contraste qui continue avec des mélodies planantes, et une voix samplée, puis ce blast final qui laisse place à Basilisk. A nouveau, le titre commence calmement mais la saturation n’est jamais loin, et elle amène avec elle une dimension oppressante qui se développe aussi avec les parties saccadées et orientées Prog lourdes, puis Those Years, Condemned nous révèle une mélodie entêtante qui nous suivra un moment. Le chant devient presque plaintif, transformant parfois les leads en complainte légère avant que les parties saccadées ne viennent laisser le son nous mener à la “courte” Suffer Alone et à ses influences Grindcore. Violence pure, dissonance et hurlements bruts se rejoignent avant In Your Wake et sa lenteur assommante. Les voix saturées naissent facilement dans ces vagues de noirceur, qui laissent également des mélodies majestueuses nous envoûter avant de nous frapper à nouveau, puis le néant fait place à Cracks In The Pyre, le dernier titre, et sa douceur qui sera de courte durée. Le groupe nous écrasera à nouveau sous sa saturation tout en nous injectant sa mélancolie directement dans les veines avant de nous laisser pour morts.

Conjurer mélange ses vagues de saturation abrasive avec des influences diverses sur Páthos, ce qui en fait une force redoutable et inattendue. Le groupe peut facilement nous écraser, mais il peut aussi nous émerveiller ou nous hypnotiser avec aisance.

95/100

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