Live Report : Grima + Ultar + Bloody Tyrant – Péniche Antipode

Après près d’un mois depuis le dernier live, c’est à la Péniche Antipode que je me rends en traversant (littéralement) la capitale. La cause de ce long périple ? Le premier show parisien de Grima, accompagnés par leur autre projet Ultar et les taiwanais de Bloody Tyrant. Une “croisière” qui s’annonce mémorable, vu la petitesse de la salle, qui commence rapidement à se remplir, chose logique puisque le concert est complet.

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Il est temps pour Bloody Tyrant d’ouvrir la soirée en brandissant le drapeau de leur pays, Taiwan, dont ils défendent fièrement les couleurs ce soir. Très serrés sur la petite scène, Kin Lin (chant) et Willy Krieg Tai (basse/chant) nous incitent directement à remuer en leur compagnie, sous les riffs efficaces des guitaristes, obligés de rester sur les côtés. On notera également la douceur de la pipa qui contraste avec la fureur des blasts et des hurlements de la vocaliste, mais la foule est conquise. “How are you my friends? Let’s sing!” ordonne le bassiste avant que le titre suivant ne démarre, offrant une occasion supplémentaire au public de rejoindre les musiciens dans leurs morceaux aux sonorités épiques. Les guitaristes n’hésitent pas à se mettre en avant pour placer des parties lead ravageuses avant que les influences Folk ne reviennent nous envoûter. Mais leur temps de jeu s’écoule rapidement, et c’est peu de temps après avoir mis la pipa et sa musicienne en avant que les six taiwanais sont contraints de quitter la scène sous des applaudissements mérités.

Setlist: The Jetty – Black Wings – Whale – Ode to the Falling Rain – Hwamei In A Dream – Final Battle of Sun-Moon Lake – Sakai Jiken – Kensi Subete Heyru

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La scène est redécorée aux couleurs d’Ultar pour un show bien plus froid et solennel, qui commence dès l’arrivée des musiciens. Les lumières sont plus faibles, mais elles permettent tout de même d’éclairer Gleb Sysoev (chant) au centre, accompagné par Pavel Dil (basse), laissant l’ombre des côtés à Max Sysoev (guitare) et Denis Susarev (guitare). Les frappes ravageuses de Vlad Yungman (batterie) encadrent à merveille les riffs imposants complétés par les hurlements terrifiants du vocaliste, qui n’hésite pas à se mettre en retrait lors des parties instrumentales plus majestueuses, avant de revenir vociférer dans la lumière rouge pendant que ses camarades remuent le crâne tout en jouant. Sans aucun temps mort, les titres s’enchaînent, ne nous laissant que très peu de temps pour digérer l’intensité du son des russes, qui ravivent immédiatement l’oppression sonore pendant le reste de leur set théâtral avant de finalement nous saluer, et partir comme ils sont arrivés, sous les acclamations.

Setlist: Nyarlathotep – Azathoth – Father Dagon – At the Gates – Swarm

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La scène change à nouveau, et ce sont cette fois les quatre silhouettes de Grima qui entrent, sous des lumières encore plus chaotiques que précédemment. Si la première moitié du set se fera avec les guitares de Morbius (guitare) et Denis Susarev (guitare), couplées aux frappes incessantes de Vlad Yungman (batterie), le vocaliste se placera au plus près des premiers rangs pour hurler sa complainte. Mais Vilhelm (chant) ne fera pas que placer des cris stridents et transcendants en restant au centre, il remuera tel un esprit des bois représenté par son masque, avant de prendre une guitare, portant à trois le nombre d’instruments à cordes pour accentuer la dissonance, entrecoupée de quelques samples aux sonorités nordiques et forestières. Le show reste tout aussi glacial, n’autorisant aucune intervention pour interrompre cette performance contemplative, qui nous enveloppe dans une bulle de froideur, de noirceur et de mystère jusqu’au dernier moment, laissant les mélodies du Post-Black nous lacérer avant de prendre fin, sous les applaudissements.

Setlist: Blizzard – At the Foot of the Red Mountains – Siberian Sorrow – The Shrouded in Darkness – Cedar and Owls – Rotten Garden – The Shepherds of the Mountains and Plains – Enisey

La soirée s’achève, et la péniche se vide lentement. Le passage par le stand de merch, situé à l’extérieur, est quasi-obligatoire pour soutenir les groupes, et les métros commencent à accueillir les spectateurs. Bien que venant d’univers très différents, les trois groupes nous ont chacun offert une performance incroyable ce soir. Que ce soit l’ouverture de Bloody Tyrant et son univers folklorique accrocheur, le Black Metal Lovecraftien et imposant d’Ultar, ou le son glacial des forêts sombres de Grima, les trois groupes méritent leur place auprès des plus grands.

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