Review 1317 : Asunojokei – Island

Asunojokei nous présente son deuxième album.

Depuis 2014 au Japon, le groupe composé de Kei Toriki (guitare), Daiki Nuno (chant), Tayuka Seki (basse) et Seiya Saito (batterie) développe un style unique entre Post-Black, Post-Hardcore et Screamo. Island sort en 2022.

L’album débute avec la dissonante et lancinante Heavenward, une composition qui nous fait immédiatement replonger dans les tonalités abrasives et aériennes du groupe. Les cris viscéraux du chanteur alimentent le contraste avec les douces notes qui volent de temps à autres dans la rythmique, puis Chimera nous étouffe à nouveau avec sa noirceur tout en nous hypnotisant avec ses patterns Pop entraînants que l’on peut reconnaître. Les quelques mots en chant clair lient les vagues de violence entre elles, puis Gaze nous offre un peu de temps pour respirer, tout en nous maintenant dans des sonorités planantes entre différentes influences. La saturation refera surface avec Footprints et ses leads mélodieux tout en faisant renaître les hurlements intenses et les mots plus calmes, annonciateurs de cette déferlante aussi profonde que majestueuse. On retrouve cette puissance envoûtante et imposante avec Diva Under the Blue Sky, un titre qui laisse les riffs acérés se construire sur une base simple mais entêtante avant que Beautiful Name ne vienne nous oppresser avec une agressivité énergique et imprévisible. Le titre se montre beaucoup plus vif, autorisant tout de même les mélodies à nous apaiser pendant que les hurlements nous étouffent jusqu’au dernier moment, avant de nous lâcher sur The Forgotten Ones, une composition ancrée dans les sonorités aériennes et pesantes. Bien qu’un peu plus lumineux que le précédent, le morceau proposera également des passages oppressants et des patterns explosifs, laissant un final plus imposant nous clouer au sol et que The Sweet Smile of Vortex ne prenne la suite. Sans attendre, les riffs aériens se mélangent à une batterie colérique pour nous inonder sous un mélange complémentaire mais troublant, en particulier sur ce break en son clair qui s’enflammera soudainement. Le reste du titre est plus intense que jamais, permettant à Tidal Lullaby de nous laisser à nouveau respirer en compagnie d’influences complexes mais apaisantes, puis la saturation refait surface, avant que From the Bottom of the Biotope ne nous engloutisse dans sa dissonance. Tout comme le deuxième morceau, le titre a été réenregistré, proposant une nouvelle lecture de cette douce rage viscérale qui débouchera sur Thunder, le dernier morceau, qui nous laisse à peine respirer avant de nous envoyer dans l’inarrêtable et incessant ouragan de violence torturée.

L’univers d’Asunojokei est fait de tonalités lancinantes, sombres et planantes qui ne semblent ne jamais vouloir prendre fin. Avec Island, le groupe montre aisément qu’il manie la mélancolie, la rage et surtout l’intensité en nous inondant d’une sublime dissonance.

95/100

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