Review 1339 : Machine Head – Of Kingdom and Crown

Une fois n’est pas coutume, je vais redonner une chance à un groupe que je n’ai jamais apprécié, Machine Head.

Créé en 1991 aux Etats-Unis par Robb Flynn (guitare/chant, ex-Vio-lence, ex-Forbidden Evil), le groupe évolue dans un mélange hybride de Nu Metal, puis de Groove et Thrash Metal. Accompagné par Jared MacEachern (basse/chant, ex-Sanctity), Matt Alston (batterie, Eastern Front, ex-Devilment) et Vogg (guitare, Decapitated, Lux Occulta), le groupe annonce la sortie d’Of Kingdom and Crown, son dixième album, en 2022.

La batterie a été enregistrée par Navene Koperweis (Entheos, Job for a Cowboy, ex-Animals as Leaders).

L’album débute avec Slaughter the Martyr, une longue composition de dix minutes qui nous fera passer d’une ambiance mystérieuse avec un chant clair intense à des riffs énergiques saccadés et des hurlements puissants. Le changement est plutôt bien géré, et la rythmique laissera des refrains accrocheurs emplis de choeurs entêtants frapper avant de laisser la mélancolie guider le final, avant que Choke on the Ashes of Your Hate ne vienne nous faire remuer le crâne. Les riffs effrénés se couplent à des parties vocales tout aussi rapides qui collent parfaitement à cette agressivité manifeste que l’on retrouvera sur Become the Firestorm et ses riffs bruts. Des parties de chant clair viendront créer un contraste avec le blast ravageur et la lourdeur que le groupe déploiera sur les breaks, mais également avec les parties lead. Overdose nous permet de respirer quelques instants avant que My Hands Are Empty ne vienne faire renaître l’agressivité en compagnie de Logan Mader (Once Human, Meshiaak, ex-Soulfly, ex-Machine Head) tout en proposant des parties planantes, avec l’aide de quelques choeurs. Unhallowed dévoile des sonorités apaisantes et mélodieuses avant de laisser de nouveau place à des riffs groovy et solides, mais également à des refrains mélancoliques, et à des leads épiques. Le dernier refrain nous mène à Assimilate, un autre interlude étrange qui introduit Kill Thy Enemies et sa modernité accrocheuse. Le groupe pioche dans ses racines accrocheuses ainsi que dans des influences Heavy pour créer un son unique entre douceur et rage que l’on retrouvera également sur No Gods, No Masters, une composition vindicative qui propose une progression intéressante et des explosions dévastatrices. Très fédérateur, le morceau se montre assez accessible, empruntant même au Metalcore avant de renouer avec l’efficacité brute sur Bloodshot, un titre beaucoup plus direct. Le son nous rappelle sans mal les premières sorties du groupe, tout comme Rotten et ses harmoniques criardes, mais repart dans la lourdeur moderne avec ce break efficace et le chant clair envoûtant. Terminus nous propose un dernier moment de répit avec ce sample étrange, puis Arrows in Words from the Sky vient refermer l’album avec un mélange de sonorités planantes, d’une rythmique accrocheuse et d’éclats d’agressivité maîtrisés qui donnent vie à ce texte travaillé.

Comme je l’ai précisé, Machine Head est un groupe qui m’a toujours laissé de marbre auparavant. Mais Of Kingdom and Crown a su piquer ma curiosité, déployant des influences diversifiées et complémentaires, tout en temporisant son intensité. Un bon album.

80/100

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