Interview : Breed Machine

Laurent, batteur de Breed Machine, a pris le temps de répondre à mes questions avant la sortie d’AsurA, le quatrième album du groupe.

Chronique de AsurA

Bonjour et tout d’abord merci de m’accorder de votre temps ! Comment présenterais-tu le groupe Breed Machine sans utiliser les habituelles étiquettes “Metal” ?
Laurent (batterie) : Salut, si on ne peut pas utiliser le terme “Metal”, je dirai que Breed Machine est la réunion de 4 gars qui adore distiller une musique ultra percutante avec des riffs entêtants et des refrains taillés pour la scène.

D’où vient ce nom, et en quoi est-il lié à votre musique ?
Laurent: Quand nous avons cherché un nom pour notre groupe, j’étais dans une période ou j’écoutais énormément Future Breed Machine de Meshuggah.Je te laisse faire le lien qui est évident. En ce qui concerne notre nom, il n’a aucune influence sur notre musique et encore moins avec Meshuggah. On trouvait ça juste percutant et facile à retenir.

Votre nouvel album, AsurA, est sur le point de sortir, comment vous sentez-vous à ce sujet ?
Laurent: On se sent super bien. Nous avons travaillé sur cet album comme jamais auparavant. Nous avons foi en ce que nous faisons et nous avons hâte de présenter notre musique a tous ceux qui nous aime et qui nous suivent sur scène depuis 20 ans.

Comment s’est passée la composition de cet album ? Est-ce que le processus a changé en vingt ans ?
Laurent: Bien sûr que les choses ont évolué. Pour moi, le groupe s’est bonifié avec le temps. Il y a 20 ans notre 1er album a été composé en répet. Ja notre guitariste envoyait un riff et une chanson arrivait à sortir a partir d’un jam. Aujourd’hui notre approche de la musique est beaucoup plus professionnelle. Chaque chanson est travaillée avec soin, chaque instrument est écouté par tout le monde, on analyse, on essaie, on recommence.

Quelle a été l’idée directrice pour les paroles de cet album ?
Laurent: Kriss notre bassiste a écrit toutes les paroles. C’ est quelque chose qu’il a pris énormément au sérieux. Ça lui a pris du temps, de l’énergie. C’ était primordial pour lui que les textes soient bons et qu’ ils aient du sens. Dans l’ écriture il s’ est affranchi des clichés liés au Metal. Il y a beaucoup de choses personnelles dans son approche des textes, des moments de vie… de sa vie.

Vous avez choisi de dévoiler les titres AsurA et Dansez Sur Ma Tombe pour présenter l’album, pourquoi eux plus que les autres ?
Laurent: Simplement parce que ce sont les deux titres que nous avons enregistrés en premier quand nous sommes entré en studio et on avait hâte de sortir du son sur le net. Nous voulions voir les réactions des mecs qui nous suivent depuis toutes ces années.

Outre les riffs groovy et saccadés, on retrouve également pas mal de samples Industrial, comment les avez-vous intégrés à votre musique brute ?
Laurent: C’ est quelque chose que l’on fait depuis pas mal de temps maintenant. La différence notable c’ est que cette fois c’ est Anthony Chognard notre producteur sur cet album qui a réalisé les samples et non Ja notre guitariste. Ça peut paraître anodin mais pour nous ça a fait une énorme différence. Anthony sait parfaitement gérer les samples, les ambiances, son travail avec Smash Hit Combo allait dans ce sens et c’ est pour ça que nous l’avons choisi. Notre musique colle parfaitement aux samples, car on les considère comme un instrument à part entière.

Vous avez choisi d’utiliser le français dans vos textes, pourquoi ce choix ?
Laurent: Ca nous a toujours semblé évident de composer en français. C’est notre langue, on a pas les problèmes liés à l’accent, la prononciation. Comme je le disais plus haut, le travail sur les textes de cet album a été entièrement réalisé par Kriss. Sur ce point on lui fait une grande confiance, il sait écrire de bons textes, il comprend et aime notre musique, et ses textes sont là pour le prouver. Notre public est français, et j’espère que les paroles de notre nouveau skeud les toucheront. Ce serait une grande récompense pour nous que nos textes soient apprécié autant que notre musique.

Vous accueillez Julien Truchan (Benighted, Néfastes) sur le titre La Théorie des Abysses, pourquoi avoir fait appel à lui ? Comment s’est passée la collaboration ?
Laurent: Julien est un super gars et un super chanteur. On s’était croisé en backstage quand nous avons joué au Hellfest. On lui a parlé de ce projet de feat entre deux bières. On est devenu potes. Le délire lui a plu. On lui a envoyé les bandes et il a fait ses prises dans un studio chez lui. Son emploi du temps ne lui permettait pas de venir chez nous. Mais le résultat est là et nous le remercions ….Merde Benighted, ca claque !!!!

Depuis 2020, le monde souffre du Covid-19. Comment avez-vous vécu les différentes périodes de restrictions en tant que groupe ? Est-ce que la pandémie a eu un impact sur l’album ?
Laurent: Kriss, notre bassiste, vit à Paris, le reste du groupe est dans le sud de la France. Pendant le covid les repets n’avaient pas lieu. Comme pour tout les groupes, c’était la merde. On ne pouvait pas se réunir, et ça nous a énormément gonflés. On avait tous envie de se voir, de jouer notre musique et de boire des bières ensemble. Les visios c’est sympa un moment… mais on tourne vite en rond. On peut dire que le seul point positif dans tout ça, c’est que nous avons pris notre temps en studio. C’est un luxe aujourd’hui car ça représente un bel investissement mais notre dernier album avait déjà 8 ans et nous ne pouvions pas  sortir un album qui nous semble pas à la hauteur.

Est-ce que vous avez déjà des plans pour le futur du groupe ? Que ce soit du live ou une continuité de l’histoire.
Laurent: Bien sûr, aujourd’hui notre priorité est de faire vivre l’album sur scène, d’assurer sa promo avec la sortie de notre dernier clip et surtout de rencontrer un maximum de personnes qui ont envie de partager tout ça avec nous. On a des nouvelles compos aussi, mais c’est trop frais pour l’instant.

Le groupe s’est créé en 2002, en pleine explosion du Nu Metal, comment avez-vous vu la scène française changer ? Et qu’en est-il de la scène internationale ?
Laurent: A l’ époque c’ était la grosse période pour la scène Parisienne  avec la Team Nowhere et à l’extrémité de la France il y avait la Team Coriace. Nous avons croisé tous ces groupes comme Pleymo, Enhancer, Eths…. ils ont tous arrêté, c’ est dommage car il y avait vraiment de bonnes choses . Aujourd’hui on joue souvent avec les gars de Black Bomb A, de Loudblast, Benighted…. Ces  mecs tournent depuis 25 ans voire plus… En ce qui concerne la scène internationale, j’ai l’ impression que la musique Metal a besoin d’ un vent de fraîcheur mais qu’ il tarde à arriver…

Est-ce qu’il y a des groupes ou des musiciens avec lesquels vous aimeriez collaborer, que ce soit pour un titre ou plus ?
Laurent: C’est une question difficile… mais je pense qu’ une collaboration avec un artiste comme Jonathan Davis nous ferait bien péter les plombs.

Quels sont les groupes de la scène française qu’il faut absolument écouter en 2022 selon vous ?
Laurent: J’aimerais te dire Breed Machine… lol!
Bien sur il ya des tas de choses …en ce qui me concerne je suis branché Electro et Pop donc pas de Metal en ce moment. Mais Landmvarks vaut le coup d’après mes potes.

Quels sont vos hobbies en dehors de la musique ?
Laurent:  Moi, je suis fan de voitures et de cinéma. Le cinéma est une passion que nous partageons tous les quatre.

Si je vous demandais à quel plat français pourriez-vous comparer la musique de Breed Machine, lequel choisiriez-vous ? Pourquoi ?
Laurent: Je dirais un bon gros hachis parmentier. Ça fait super plaisir quand tu as une grosse faim, ça cale énormément l’ estomac…. et on a toujours envie d’ en reprendre une bonne grosse cuillère.

Dernière question: avec quels groupes rêveriez-vous de tourner ? Je vous laisse créer une tournée avec trois groupes, plus Breed Machine en ouverture.
Laurent: Là si tu parles de rêve et pour faire un énorme plaisir au 4 mecs de Breed MachineMetallica, Korn, Deftones.

Merci à nouveau de votre disponibilité, je vous laisse les mots de la fin !
Laurent: Merci a Acta Infernalis pour cette interview, et qu’on se retrouve très vite sur scène !!!

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