Interview : ACOD

Jérôme, compositeur et bassiste live du groupe français de Black/Death Mélodique ACOD, a répondu à mes questions concernant la sortie de Fourth Reign Over Opacities And Beyond, le cinquième album du groupe.

Chronique de Fourth Reign Over Opacities And Beyond

Bonjour et tout d’abord merci de m’accorder de votre temps ! Comment présenterais-tu le groupe ACOD sans utiliser les habituelles étiquettes “Metal” ?
Jérôme (basse/composition) : Salut merci à toi pour ton intérêt. ACOD est un univers atypique au seuil entre la violence et la mélodie, percé par diverses émotions.

D’où vient le nom du groupe, et comment le reliez-vous à la musique que vous jouez ?
Jérôme : Le nom du groupe n’a jamais été dévoilé officiellement. Son rapport est juste une signification cachée dans nos albums.

Votre cinquième album, Fourth Reign Over Opacities And Beyond, est sur le point de sortir, comment vous sentez-vous à ce sujet ?
Jérôme : Cet album est composé depuis 2019. Il a été retardé à cause de ce qu’on a vécu ces dernières années. Nous avons préféré attendre avant de le sortir pour éviter de perdre un album dans une période où personne n’était focalisé sur la musique. C’est un soulagement de l’accoucher.

Comment s’est passé le processus de composition ? Ainsi que le processus d’écriture des paroles ?
Jérôme : La composition s’est faite chez moi, tout à été préparé : guitares / basse / boîte à rythme et orchestrations. J’ai ensuite transmis à Fred (chant) afin qu’il puisse écrire le déroulement de l’histoire dans l’ordre. Nous sommes ensuite passés en studio, chez Sébastien Camhi au studio Artmusic qui a fait un super boulot sur la batterie avec Nicolas Ranko Muller derrière les fûts. Matt Asselbergh qui nous accompagne en live a participé en enregistrant à distance des guitares . Le tout est parti au mix master au Fascination Street Studios.

Vous n’êtes plus que deux membres permanents dans le groupe, les trois autres étant visiblement des membres live, est-ce que c’est plus simple pour vous de composer en tant que duo ?
Jérôme : Ça commence à faire quelques années que l’équilibre fonctionne bien ainsi. Un groupe de musique nécessite beaucoup de boulot à côté sur le plan organisation, finances , lives, clip etc. Raph nous accompagne sur tous ces points.

Est-ce que vous aviez des idées précises en tête lorsque vous avez fait appel à Paolo Girardi pour l’artwork ?
Jérôme : Oui la forme triangulaire des collines avec la ruine en haut, la rivière d’âmes au milieu, coulant du vortex à l’arrière…Tout a été demandé, il a rajouté sa patte et les détails. En plus de comprendre notre univers, il l’a sublimé au-delà de nos espérances.

J’ai remarqué que les orchestrations prenaient une place plus importante sur cet album que sur les précédents, comment avez-vous fait en sorte de mêler votre base Black/Death avec ces éléments ?
Jérôme : Nous avions déjà des orchestrations sur le précédent mais c’est vrai que celui là est plus chargé surtout en interlude. Il est nécessaire pour nous d’accompagner l’intensité des morceaux avec des passages un peu plus orchestraux de notre univers. Cela permet d’aérer l’album et de surprendre…

Quel est le titre que vous prenez le plus de plaisir à jouer ? Ou celui que vous avez hâte de jouer en live ?
Jérôme : Nous aimons jouer Road to Nowhere. Cet album n’a pas encore été joué en live mis à part The Prophecy of Agony. Nous avons hâte de jouer le titre éponyme de l’album : Fourth Reign Over Opacities And Beyond.

Vous avez récemment signé chez Les Acteurs De L’Ombre Productions, comment vous ont-ils convaincu et accompagné pour la sortie de l’album ? Est-ce que l’album était prêt avant ?
Jérôme : Disons que nous nous sommes convaincus mutuellement. LADLO est un label de gens passionnés et dévoués qui font beaucoup pour leurs groupes. Nous avions besoin d’exploiter ACOD dans certains domaines comme le développement à l’étranger etc… et ils nous accompagnent à 100%. L’album était déjà enregistré au moment du deal. Mais Gérald Milani est un ami donc nous nous suivons mutuellement depuis plusieurs années. 

Depuis 2020, le monde souffre du Covid-19. Comment avez-vous vécu les différentes périodes de restrictions en tant que groupe ? Est-ce que la pandémie a eu un impact sur l’album ?
Jérôme : Nous avons vu un monde fou, des gens sans visage, des ségrégations de personnes selon leur médication, des épidémiologistes qui poussaient chaque jour sur le net, des gens capables de tout pour reprendre une vie qui n’existe plus. J’ai profité de cet isolement pour faire ce qui devait être un prochain EP mais qui finalement est devenu un album. Nous l’avons d’ailleurs enregistré quelques mois après celui là. Il est prêt … au chaud… 

Est-ce que vous avez déjà des plans pour le futur du groupe ? Que ce soit pour des dates live, ou même autre chose ?
Jérôme : Pour l’instant en live nous avons un fest à Brno en février nous commençons à démarcher pour 2023, il y a des choses en cours mais nous attendons d’être sûrs.

Quel est votre regard sur la scène française actuelle ? Et concernant la scène internationale ?
Jérôme : La scène française a d’excellents groupes en tous styles qui ont le mérite d’être un peu plus connus à l’international. Certains sont déjà devenus des têtes d’affiches sur des festivals. Pour l’international, nous essayons de nous tenir informés de tout ce qui sort mais ce n’est pas évident, ça va tellement vite. Évidemment nous scrutons les vieilles formations qui ont marqué notre jeunesse qui sont passées au statut culte pour y retrouver cette flamme d’antan.

Est-ce qu’il y a des groupes ou des musiciens avec lesquels vous aimeriez collaborer, que ce soit pour un titre ou plus ?
Jérôme : Certainement avec le groupe japonais Sigh qui rajouterait une touche complètement barrée ou avec Ulver pour plus de profondeur.

Quels sont les groupes de la scène française qu’il faut absolument écouter en 2022 selon vous ?
Jérôme : Je pense à Perturbator, leur dernier album est super, Blut Aus Nord aussi qui a une discographie très intéressante. 

Quels sont vos hobbies en dehors de la musique ?
Jérôme : Après la musique, le travail, la vie de famille, il ne reste guère de temps. Le peu qui reste est pour le sport.

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer un groupe à l’époque ? Est-ce que vous pensiez que le projet durerait autant ?
Jérôme : La passion de la musique a évolué avec le temps. Au début, c’était faire de la musique entre potes. s’enfermer dans un local, se défoncer la gueule et tenter de refaire ce qu’on écoutait. Nous avons évolué, notre niveau aussi. Le projet durera tant qu’on aura des choses à dire et des gens pour nous entendre.

Si je vous demandais à quel plat français pourriez-vous comparer la musique d’ACOD, lequel choisiriez-vous ? Pourquoi ?
Jérôme : Une bouillabaisse. Beaucoup de monde voit ça comme une soupe alors que lorsqu’on s’y intéresse on se rend compte de son unicité.

Dernière question: avec quels groupes rêveriez-vous de tourner ? Je vous laisse créer une tournée avec trois groupes, plus ACOD en ouverture.
Jérôme : Emperor, Morbid Angel, Dissection et ACOD.

Merci à nouveau de votre disponibilité, je vous laisse les mots de la fin !
Jérôme : Merci à vous, et pour ceux qui écouteront cet album: bon voyage.

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