Review 1392 : Acédia – Fracture

Acédia met fin au silence.

Créé en 2011 au Quebec, le groupe composé de Pascal Landry (chant/guitare/basse, Cantique Lépreux), Marc-André Bérubé (guitare) et Cadavre (batterie, Cantique Lépreux, Chasse-Galerie, Chaos Catharsis) annonce la sortie de Fracture, leur troisième album, chez Les Acteurs de l’Ombre Productions.

L’album débute avec La Fosse, une première composition glaciale aux riffs planants qui laisse une place importante à la basse. Le son s’enflamme progressivement, puis les hurlements bruts finissent par apparaître lorsque les riffs retranscrivent une folie chaotique et agressive tout en restant assez dissonants, laissant ses mélodies nous mener à l’étrange Mont Obscur, un titre à la fois intrigant et majestueux. Les cris de désespoir se noient dans cette rythmique imposante et instable qui passe par la fureur tout en proposant des mélodies incisives avant de laisser place à Fracture, le titre éponyme, qui se montre beaucoup plus direct. La base rythmique puissante laisse tout de même place à ces parties vocales torturées ainsi qu’aux leads planants, mais le titre est court et il prend rapidement fin avant que L’Art de Pourrir ne vienne nous étouffer avec ses riffs oppressants. Le morceau reste bien évidemment agressif et très brut, mais certains passages proposent des tonalités plus douces, voir même apaisantes dans cette déferlante furieuse et abrasive tout en renforçant de plus en plus les sonorités cinglantes qui nous mènent à L’inconnu, une composition aussi oppressante que dérangeante. Le chant est massif, renforçant l’agressivité créée avec la rythmique effrénée remplie de leads criards, puis des patterns Old School énergiques viennent alimenter la puissance brute du morceau. Des éléments Black/Death s’intègrent à cette rythmique furieuse avant qu’elle ne cesse brusquement pour nous mener à Brûlure du Temps, le dernier titre de l’album, qui dévoile une masse sonore aussi étouffante que pesante tout en liant des leads dissonants et travaillés avec une rythmique solide.

L’absence d’Acédia leur a permis de composer un album aussi brut et dissonant que réfléchi et léché. Fracture semblera désordonné au néophyte, mais il prend tout son sens après l’écoute, lorsque la folie créatrice des musiciens s’est pleinement exprimée.

80/100

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