WitcheR sort à nouveau de l’ombre pour annoncer son troisième album.
Créé en 2010 en Hongrie, le duo composé de Roland Nebauer (chant/guitare/batterie, Frozen Wreath, Vrag) et Karola Gere (claviers, ex-Trollheimen) continue son partenariat avec Filosofem Records pour la sortie de Lélekharang.
La douce introduction au piano nous laisse le temps de profiter de l’artwork de Grafit és Hamu qui nous annonce l’ambiance générale de l’album, et la sombre Hamvak – Ashes nous confirme rapidement la noirceur du son. Les tonalités majestueuses et oppressantes laissent les claviers offrir une dimension aérienne, complétée par des hurlements bruts et quelques choeurs plus apaisants, puis la rythmique continue de faire rage avant une légère accalmie qui laisse Lélekharang – Soul Bell débuter, ancrant la composition éponyme dans la mélancolie la plus pure. Même lorsque la saturation refera surface, le son reste extrêmement doux et mystique, laissant les carillons sonner avant que les parties de chant ne viennent apporter une touche de noirceur supplémentaire aux riffs sublimes. Le groupe dévoile des tonalités plus agressives et martiales sur Csendesen – Peacefully, laissant la double pédale et les orchestrations se répondre pour créer un duo vindicatif avant de faire une place au chant, qui conduit brillamment une rythmique plus douce mais tout aussi sombre. Le morceau cessera soudainement pour laisser Hazatérés – Homecoming venir au monde enveloppé dans une atmosphère lancinante qui se renforce imperceptiblement, puis se brise pour laisser les claviers nous envoûter à nouveau avant de revenir toujours plus intense. L’album prend fin avec Moonlight Sonata Op. 27. No. 2. I. Adagio sostenuto, une reprise très fidèle et mélancolique du compositeur classique Allemand Ludwig van Beethoven, dont l’atmosphère colle parfaitement à l’ambiance de cet album.
La puissance de WitcheR naît de son atmosphère sombre et mélancolique menée par les riffs aériens. Mais les claviers jouent également un rôle très important sur Lélekharang, peut-être même plus que sur les précédentes sorties, faisant de cet album un véritable bijou.
95/100