Nuit d’Encre est revenu.
Après un premier album en 2020, Franswa Felt (chant/tous instruments) a coopéré avec Eric Dunnet (batterie) pour sortir De L’Autre Côté, son deuxième album, mixé par Etienne Sarthou (Karras, Freitot, ex-aQme), chez Bitume.
L’album débute par une sirène sur Mille Lieux Hostiles, une composition lourde et mystérieuse qui mêle habilement des riffs froids avec un mix pesant et des influences Doom/Sludge avec des leads aériens et des samples étranges avant l’alarme finale qui laisse L’être Morte nous dévoiler des sonorités lancinantes et majestueuses. Les influences Prog donnent du relief à cette instrumentale brumeuse et torturée qui s’éteindra avant que L’enfant Éphémère ne vienne nous envoûter avec sa douceur hypnotique suivie de riffs groovy. Les deux facettes se mêlent pour créer un son contrasté, puis les racines Industrial refont surface sur De L’autre Côté pour donner aux influences Post Metal un son très brut et saccadé. Les leads dissonants sont toujours présents pour alimenter son oppression, mais on retrouve tout de même quelques mélodies plus douces avant que Les Sangs Abris ne nous propose ses frappes auxquelles les autres instruments viennent progressivement s’ancrer. Les riffs lents et entêtants nous guident jusqu’à À Travers Les Ombres, une composition qui reprend sensiblement les mêmes éléments avant de les recouvrir d’une rythmique pesante puis d’harmoniques planantes avant de prendre fin, et que Faim D’un Rêve ne nous propose ses mélodies fantomatiques parfois renforcée par une rythmique grasse. Incertain Jour referme l’album avec un Doom au son métallique froid emporté par une base instrumentale qui se montre de plus en plus lumineuse et apaisante, recréant ce contraste avec l’oppression précédente.
Si la musique de Nuit d’Encre est pesante est froide, laissant des leads aériens et dissonants répondre à une rythmique écrasante et métallique, on notera également les jeux de mots systématiques sur les titres de De L’Autre Côté qui lui donnent une certaine âme.
80/100