Review 1507 : Theotoxin – Fragment: Totenruhe

Theotoxin poursuit sa route avec un quatrième album.

Créé en 2016 en Autriche, le groupe sort son premier album l’année suivante. Mené aujourd’hui par Flo Musil (batterie, Agrypnie, Demersus ad Nihilum), Fabian Rauter (guitare) et Ragnar (chant, Demersus ad Nihilum, Schattenfall), le groupe sort Fragment: Totenruhe en 2022 chez AOP Records.

L’album a été enregistré avec Martin Frick (guitare/basse), qui a récemment quitté le groupe pour laisser son poste à Torsten (Agrypnie, Nocte Obducta, The Wreckage of Erebus…).

World, Burn for Us nous plonge rapidement dans une dissonance mélodieuse avant que les hurlements tranchants ne lancent l’assaut sous le blast et les riffs effrénés. L’atmosphère glaciale nous capture entre ses leads aériens pendant que la base solide nous frappe sans relâche à grands renforts du vocaliste avant que Catastrophe in Flesh ne continue sur les racines Old School virulentes du groupe, intégrant même quelques éléments Black/Death des débuts. Les patterns agressifs accueillent aisément les leads tranchants qui alimentent la rage viscérale, puis le son s’apaise avant l’imposante Towards the Chasm et ses tonalités pesantes. Le morceau est moins rapide que les précédents, permettant au groupe de créer cette ambiance lourde et malsaine avant de revenir parfois dans la vitesse, puis dans la quiétude pour le final, qui nous mène à Demise of the Gilded Age et ses riffs directs. On retrouve cette rage viscérale qui reste la même lorsque le morceau se pare d’orchestrations pesantes, mais également sur After Thousands of Years et ses riffs froids qui laissent le groupe déverser toute sa haine et sa puissance. Le vocaliste semble être totalement déchaîné, et les quelques choeurs qui l’accompagnent ne font que le confirmer avant que Perennial Lunacy ne nous fasse revenir dans les racines les plus brutes du Black Metal à l’esprit Punk agressif, accrocheur et dissonant. Les riffs abrasifs nous maltraitent jusqu’à ce que …Of Rapture and Dissolution ne vienne assombrir le paysage avec des passages plus lents mais tout aussi angoissants qui créent un contraste avec les éléments les plus tranchants. On retrouvera également une mélodie étrangement apaisante après une charge épique, puis Totenruhe se dévoile progressivement pour nous enfermer dans sa tornade aussi agressive que dérangeante, laissant des leads inquiétants rivaliser avec des patterns bruts. Le très doux final laissera quelques pleurs nous mener à Frontschwein, une reprise des suédois Marduk que le groupe a choisi pour rythmer la fin de l’album avec des sonorités martiales qui collent parfaitement à leur univers.

Si vous n’avez jamais entendu parler de Theotoxin, vous risquez de prendre une véritable claque auditive. Le groupe sait parfaitement se montrer brut avec des riffs directs, mais les musiciens nous dévoilent également quelques passages plus malsains sur Fragment: Totenruhe, un album puissant.

95/100

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