Review 1571 : Grandiosa Muerte – Egregor

Bienvenue à Grandiosa Muerte.

Créé au Costa Rica par Max “Hermès” Gutierrez Sanchez (chant/tous instruments, Advent of Bedlam, Dusk, ex-December’s Cold Winter), le one-man band dévoile un premier titre en 2022 avant de signer chez Bitume Prods pour la sortie d’Egregor, son premier album, mixé par Colin Marston (Behold the Arctopus, Gorguts, Krallice…) et illustré par Gustavo Quiros.

Avec Mercurio, le premier titre, le musicien pose les bases d’un son brutal et rapide mais très travaillé, couplé à un chant massif et oppressant. Les riffs efficaces et effrénés proposent également des pointes de technicité qui restent ancrées dans un style Old School qui continue avec Destino, une composition plus mélodieuse que les samples rendent plus sombre, en particulier sur la fin. Hereje prend la suite avec des riffs groovy et écrasants, mêlés à une basse énergique et éclatante qui donne du relief à la rythmique pesante qui est suivie par Oculto et ses tonalités dissonantes. Le morceau est extrêmement imposant, couplant blast sauvage et régulier à des riffs plus aériens avant de proposer des éléments plus simples et accrocheurs, puis Isis Sin Velo adopte des racines Doom pour dévoiler une introduction pesante et lente. Le Death Metal massif reprendra rapidement le dessus avant de s’arrêter soudainement pour laisser Arcano nous écraser avec ses influences brutales étouffantes toujours ancrées dans un style Old School. On retrouve cette approche saccadée et puissante sur Sibila avant de trouver un groove brut qui débouche sur un final occulte, puis les sonorités modernes nous lâchent sur Sincretismo et ses riffs énergiques mais accessibles qui laissent la violence pesante s’exprimer dans des patterns vifs couplés à des claviers planants pour clore l’album.

Grandiosa Muerte manie le Death Metal Old School tout en y injectant des influences plus diversifiées. N’attendez pas d’Egregor des patterns alambiqués, car le projet se focalise sur une efficacité brute, couplée à un mix pesant qui vous étouffe du début à la fin.

85/100

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Quelques questions à Max « Hermes » Gutierrez, créateur du groupe Grandiosa Muerte.

Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu vous présenter, le groupe Grandiosa Muerte et toi, sans utiliser les « étiquettes » musicales habituelles ?
Max « Hermes » Gutierrez (chant/instruments) : Merci de me recevoir dans Acta Infernalis. Mon nom est Max et je m’exprime sous la forme d’Hermes, le groupe Grandiosa Muerte est né d’un besoin personnel de m’exorciser des luttes mentales et spirituelles amplifiées pendant la pandémie. Je suis musicien, je joue du Metal depuis plus de 25 ans et je suis producteur de Metal et de Rock depuis plus de 15 ans et, suite à une série d’événements, j’ai atteint un moment de ma vie où je savais que j’étais prêt pour mon projet solo et je me suis occupé de toutes les tâches au niveau des paroles et de la musique ainsi que de la production et de la promotion de l’entité appelée Grandiosa Muerte.

Egregor, ton premier album, va bientôt sortir. Comment le ressens-tu ? As-tu déjà des retours ?
Hermes : C’est un sentiment formidable qu’après tant d’efforts, le premier album de Grandiosa Muerte soit prêt à se matérialiser. Je me rappelle constamment comment tout a commencé avec juste ma guitare, un iPad et un iRig et en riffant à la maison, tout seul, avec un motif de batterie qui tournait en boucle dans mes écouteurs pendant des heures, en enregistrant de nombreuses idées et en en supprimant beaucoup jusqu’à ce qu’une chanson intéressante soit née.
Jusqu’à présent, les réactions sont positives et encourageantes, avec une bonne réception dans des endroits comme le Brésil, l’Italie et la France par exemple. Après avoir sorti le premier single Sibila en juin 2021, j’ai eu l’opportunité de travailler avec le label français Bitume pour sortir une édition très spéciale et limitée de la version digipack et cassette du premier album Egregor : c’est une étape importante pour Grandiosa Muerte en tant que projet solo, permettant à la musique, aux paroles et aux visuels d’atteindre de nouvelles oreilles. Quelques semaines après ce premier accord, Grandiosa Muerte a rejoint le roster du label italien WormholeDeath : une autre étape importante qui permettra de placer le premier album Egregor au Japon, en Europe et en Amérique d’ici la première moitié de 2023.

Comment résumerais-tu Egregor en seulement trois mots ?
Hermes : Furieux, direct et honnête.

Comment as-tu abordé le processus de composition de cet album ? Qu’en est-il de son nom et de son artwork ?
Hermes : Ma capacité à écrire de nouvelles musiques est liée à mon humeur, mon environnement et mes sentiments. D’un autre côté, le fait d’avoir travaillé pendant tant d’années derrière la table de mixage avec tant de grands musiciens et groupes m’a permis de mettre en place une configuration facile qui m’a aidé à enregistrer des idées musicales mais aussi à travailler sur d’autres éléments comme les synthétiseurs, les boîtes à rythmes et les effets. Avec mon « lieu de travail » prêt, j’avais juste besoin de concentrer mon énergie à des moments spécifiques pour régler un tempo, appuyer sur « play » et commencer à riffer jusqu’à ce que quelque chose de décent apparaisse. Avec Grandiosa Muerte, l’idée a toujours été d’écrire des chansons simples, de moins de 4 minutes, qui offrent une expérience sonore multidimensionnelle reliant intrinsèquement mélodies, percussions et sentiments avec 2 ou 3 riffs principaux et une fin accrocheuse/attendue. Dans le même temps, toutes les chansons doivent être soniquement liées dans le contexte global créé par l’ensemble d’entre elles, sans pour autant répéter l’essence même de chaque chanson individuelle. Avec ces règles en place et sans précipitation, ce n’était qu’une question de temps et d’énergie créative pour que l’album soit enfin prêt.
Le choix du nom a été une évolution constante qui s’est finalement concrétisée une fois que la musique et les paroles étaient vraiment avancées : ce projet n’a jamais été précipité et j’étais sûr que le bon nom serait clair comme de l’eau de roche au bon moment. L’essence d’Hermes et de Grandiosa Muerte réside dans le concept de la mort dans les domaines physique, mental et spirituel. Ainsi, en travaillant sur chacun des textes, j’ai essayé de rassembler des concepts et des idées auxquels je me référais en les écrivant, mais qui étaient également faciles à comprendre sur le plan conceptuel, ce qui m’a permis de donner plus de contexte à l’artiste pour créer les illustrations, mais aussi de lui permettre d’explorer et de créer à partir de zéro le concept visuel. Cette interaction a donné naissance à des œuvres solides et mystérieuses qui complètent les paroles et la musique dans leur ensemble.

Qu’est-ce qui t’inspire pour créer ta musique ? Même question pour les paroles. Ressens-tu des changements par rapport à tes autres projets ?
Hermes : Ce qui m’inspire, c’est l’opportunité de matérialiser quelque chose qui n’existe pas jusqu’à ce que vous l’exécutiez physiquement. Ce processus créatif est très intime et, au fil des années, j’ai appris à me comprendre en comprenant comment j’interagis dans le domaine créatif, un endroit sans règles et avec un seul maître : vous-même. Les paroles, quant à elles, ont été inspirées par différents aspects de l’occulte : chaque chanson raconte une histoire basée sur des concepts que je considère importants, comme le Tarot dans Arcano, les enseignements mayas dans Destino, le Kybalion dans Mercurio et les Vierges noires dans Sincretismo. La façon dont je travaille dans Grandiosa Muerte est un processus complètement différent de celui utilisé pour le reste de mes projets musicaux, où la direction créative et les décisions finales concernant la musique, les paroles, le concept, etc… sont partagées avec mes compagnons de groupe, ce qui rend les choses beaucoup plus complexes.

As-tu une chanson « préférée » sur cet album ? Ou peut-être la plus naturelle que tu aies écrite ?
Hermes : Ma chanson préférée est Arcano car les paroles m’ont aidé à mémoriser les 22 Arcanes majeurs du Tarot.

J’ai remarqué que ton style est ancré dans un style Old School et massif, mais tu proposes également des tonalités plus complexes et énergiques. Comment parviens-tu à garder l’équilibre dans la création de tes chansons ?
Hermes : Ce que vous écoutez dans Egregor est un effort pour écrire une musique canalisant les références musicales qui font de moi le musicien que je suis, en les gardant extrêmes et simples. La complexité à laquelle tu fais référence peut être trouvée dans la façon dont chaque instrument individuel est en place avec un motif et une mélodie, non pas pour mimer les notes mais pour ajouter et épaissir le son final à travers des couches sonores soutenant et complétant chaque autre instrument. De plus, la structure de chaque chanson offre une introduction, un développement et une clôture pour assurer un voyage accompli vers l’inconnu.

As-tu des projets pour l’avenir du groupe ?
Hermes : Oui, les plans de cette année sont axés sur le soutien de la promotion du premier album de Grandiosa Muerte, Egregor. Quelques nouvelles vidéos sortiront avant le mois de juin et une nouvelle version de l’album sortira sur CD avec une couverture complètement mise à jour par WormholeDeath. De plus, une nouvelle musique est en cours d’écriture en ce moment même, alors attendez-vous à un nouveau chapitre après l’album Egregor !

Y a-t-il des musiciens ou des groupes avec lesquels vous aimeriez collaborer ? Que ce soit pour une chanson, un album…
Hermes : J’ai toujours voulu travailler avec le batteur Nicholas Barker, c’est un tueur et une énorme influence personnelle !

Dernière question : prévois-tu de jouer en live avec Grandiosa Muerte ? Si oui, avec quels groupes aimerais-tu faire une tournée ? Je te laisse créer une tournée (ou juste un seul show) avec Grandiosa Muerte et trois autres groupes !
Hermes : En effet, il y a des chances que Grandiosa Muerte joue en live à court-moyen terme… Cette tournée se ferait avec Suffocation, Igorrr, Full of Hell et Grandiosa Muerte.

C’était ma dernière question, merci beaucoup de m’avoir accordé de ton temps et pour ta musique, je te laisse les mots de la fin !
Hermes : C’est un véritable honneur de partager quelques mots et pensées avec toi Matthieu et Acta Infernalis, merci de faire passer le mot concernant Grandiosa Muerte. J’invite tes lecteurs et followers à découvrir de grands groupes de Metal d’Amérique Centrale. Continuez à soutenir l’underground lml.

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