Review 1584 : Enisum – Forgotten Mountains

Enisum brise le silence avec son septième album.

Créé en 2006 en Italie, le groupe créé en tant que projet solo par Lys (chant/guitare, Lys, ex-Dawn of a Dark Age) évolue en groupe en 2014, en recrutant Leynir (basse), Epheliin (chant) et Dead Soul (batterie), ainsi qu’Urciàt (guitare) en live. Forgotten Mountains est annoncé pour 2023 chez Avantgarde Music.

Where You Live Again nous enveloppe d’abord dans un écrin de douceur et de mélancolie avant de laisser la basse et la batterie apparaître pour insuffler une dynamique avant que la saturation ne nous assomme. Les râles déchirants naissent ensuite dans cette lenteur pesante et lancinante qui nous envoûte par vagues, laissant la dissonance nous accompagner jusqu’à Forgotten Mountains, le morceau éponyme, qui se montre beaucoup plus sombre que le précédent, tout en restant dans une approche assez embrumée. On notera également du blast et des hurlements massifs avant que la quiétude ne vienne briser le morceau pour laisser la tornade renaître, puis laisser place à Night Forest et à sa douceur, rejointe par les instruments ainsi qu’une voix claire angoissante. Saturation et cris ne sont évidemment jamais loin pour assombrir l’atmosphère, tout comme sur Woods of Sorrow qui se montre immédiatement agressif et abrasif, laissant blast et riffs rapides faire rage avant que le vocaliste n’apparaisse à nouveau. Nothing vient prendre la suite avec une douce introduction, rapidement éclipsée par un chant clair aérien, puis par les riffs lourds et les hurlements, mais le son apaisant renaît rapidement, et la boucle continue avant d’exploser sur la fin, rapidement suivie par Galaverna, qui propose quelques instants de quiétude avant de nous noyer sous la saturation et la violence. Légèrement plus diversifié, le morceau place également quelques parties saccadées avant de laisser ces vagues aériennes nous frapper, et nous envoyer sur Pure Sadness, une composition qui laisse la mélancolie s’exprimer. Le chant clair fera à nouveau son apparition entre les différents hurlements macabres qui hantent ce paysage dévasté qui s’exprime jusqu’à ce que The Wind Smells of You ne vienne refermer l’album avec une dernière dose de noirceur lancinante complétée par des hurlements de peine, mais également quelques parties plus douces annonciatrices de la tempête finale.

Enisum couple noirceur et beauté avec une touche viscérale et unique. Comme les précédents albums, Forgotten Mountains va nous étonner par sa beauté, puis nous envoûter grâce à sa sincérité et sa puissance brute.

95/100

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