Review 1590 : Hypno5e – Sheol

Hypno5e continue son aventure avec Pelagic Records.

Créé en 2006 en France, le groupe composé à ce jour d’Emmanuel Jessua (guitare/piano/charango/guitare portugaise/chant), Jonathan Maurois (guitare), Pierre Rettien (batterie) et Charles Villanueva (basse) annonce la sortie de Sheol, son sixième album.

L’album débute par Sheol – Part I – Late Sorrow, une introduction progressive qui place une ambiance plutôt sombre et inquiétante accompagnées par un sample vocal en espagnol avant de laisser Sheol – Part II – Lands of Haze nous écraser avec une rythmique pesante et saccadée au mix moderne. Le titre couple des éléments agressifs et surprenants, comme des du blast, des cris et des patterns complexes à des parties beaucoup plus apaisantes composées de mélodies et de chant clair, créant une dissonance aussi fascinante que complémentaire à laquelle le groupe intègre des samples vocaux et une construction rythmique travaillée avant de laisser Bone Dust placer des orchestrations tristes. Le morceau avance lentement en explorant des sonorités lancinantes, mais la saturation frappera de nouveau à tous points de vue en se plaçant sur les éléments les plus énergiques. Même si la quiétude domaine le titre, on sait que le son est amené à exploser, alors que Tauca – Part I – Another, dévoile des éléments plus ambiants qui illustrent parfaitement le côté “cinématographique” du groupe. Lava from the Sky nous proposera également des sonorités mystérieuses qui seront cette fois amenées à s’embraser tout en laissant les éléments ambiants apaisants et intrigants créer un contraste avec la violence et la lourdeur qui règne sur la dernière partie, celle qui nous mène à The Dreamer and his Dream, une longue composition qui reste dans cette progression entêtante et inattendue, que ce soit dans la douceur ou dans la violence. Lourdeur et patterns énergiques viennent parfois fracasser la quiétude, laissant des sonorités aériennes clore le titre, puis c’est Slow Steams of Darkness – Part I – Sacred Woods qui vient reconstruire ce climat angoissant et mélancolique, à l’aide d’un nouveau sample. Les voix de film laissent place au chant qui nous accompagne à Slow Steams of Darkness – Part II – Solar Mist avec des frappes régulières, suivies d’influences Mathcore aussi folles et chaotiques que précises. Ce titre est le dernier de l’album, et il va une fois de plus laisser toute l’intensité créatrice du groupe s’étendre sur plus de dix minutes, dévoilant toutes les facettes de leur monde torturé aussi complémentaire que différent.

L’univers d’Hypno5e est d’une richesse incroyable. En une minute, le groupe est capable de passer d’une déferlante de rage brute à une quiétude intérieure mystérieuse, créant avec Sheol l’un des plus gros clivages complémentaires que je connaisse.

80/100

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