Le seizième album d’Enslaved est arrivé.
Intitulé Heimdal, il ne laisse aucun doute quant aux inspirations du groupe Norvégien qui s’ancre depuis 1991 dans la mythologie nordique avec l’aide d’un Pagan Black Metal aux influences Progressive. Ivar Bjørnson (guitare, ex-Phobia, ex-Mysticum), Grutle Kjellson (basse/chant, ex-Phobia), Arve Isdal (guitare/choeurs, Audrey Horne, ex-I), Håkon Vinje (claviers) et Iver Sandøy (batterie, Ilti Milta) sont prêts à nous le dévoiler.
Behind the Mirror sera notre premier pas dans cet univers sombre teinté de sonorités entêtantes après une introduction assez solennelle. Le chant clair et les claviers dominent aisément le son planant et majestueux avant que les hurlements et les riffs bruts n’émergent pour finalement laisser les deux aspects cohabiter avant que Congelia ne laisse les racines Black Metal abrasives nous frapper. La dissonance glaciale naîtra lentement dans la première partie de la charge, laissant les instruments se chevaucher avant que le chant ne refasse surface, suivi par des mélodies mystiques inquiétantes, rendant cette longue composition aussi fascinante que chaotique. Les choeurs qui hantent le final intense nous guident jusqu’à Forest Dweller, un titre beaucoup plus calme et aérien qui laisse chant clair et sonorités douces cohabiter avant d’exploser avec des influences Pagan Old School complétées par une voix mystérieuse, puis la quiétude saisit à nouveau la fin du morceau avant que Kingdom ne nous précipite à nouveau dans ce torrent de mélodies épiques, que le groupe contrastera avec des éléments Prog accrocheurs. La voix en arrière plan couplée à ces patterns énergiques alimentent l’atmosphère inquiétante qui se brisera net pour laisser la noirceur nous envahir à nouveau, puis The Eternal Sea placera des tonalités assez modernes qui deviennent rapidement lancinantes avant que la voix ne lui offre des teintes mélancoliques. L’ambiance assez pesante deviendra finalement agressive avant de laisser un clavier cybernétique nous mener à la mystérieuse Caravans To The Outer Worlds où l’introduction groovy est suivie par une vague de fureur incluant basse énergique, cris et leads aux influences heavy. La puissance brute sera apaisée par des claviers, puis Heimdal, le dernier morceau, placera une saturation massive sur des riffs lents et lancinants, suivis par un moment pesant où une voix samplée nous conduit à une longue rythmique épique qui clôturera l’album.
Avec Heimdal, Enslaved laisse ses racines Prog s’exprimer pleinement. Bien que les influences Pagan Metal soient toujours présentes dans ce son unique, l’album est plus audacieux et plus planant que les précédents, dénotant une volonté de changement.
80/100