Review 1633 : Mork – Dypet

Rien n’arrête Mork.

Depuis 2004 en Norvège, le projet de Thomas Eriksen (chant/tous instruments, October Moon, Pale Kids, The Deathtrip) explore le Black Metal dans sa forme la plus brute et Old School. En 2023, le groupe annonce la sortie de Dypet, son sixième album, chez Peaceville Records.

Sur scène, le musicien est accompagné par Alex Bruun (guitare), Rob (basse) et Daniel Minge (batterie, Dauden, ex-Ragnarok)

L’album débute avec Indre Demoner, une composition froide qui nous rappelle immédiatement les racines du groupe, que ce soit dans son approche dissonante ou dans les hurlements bruts qui créent un contraste avec les mélodies entêtantes. Le son brumeux nous mène progressivement à un final plus doux, puis à Forfort Av Kulden, une composition assez calme au sein de laquelle les cris rocailleux évoluent lentement entourés de sonorités plus enjouées. La noirceur perdure tout de même dans ce morceau lancinant aux influences Heavy Metal, tout comme sur Svik, qui place également des éléments plus hypnotiques dans ce paysage désolé que l’on se représente assez désertique, laissant toute la place à des leads volants ça et là au gré du vent, rejoignant parfois quelques choeurs lointains. La froideur reviendra sur Et Kall Fra Dypet et ses riffs étouffants qui rendent hommage aux profondeurs et à ses habitants avec des sonorités mystiques travaillées plutôt lentes qui se calent parfaitement sur la rythmique pesante et régulière tout en laissant une certaine liberté au chant. Le titre est séparé en deux par un passage occulte avant de retrouver ses sonorités obscures, puis Hjelvik (ex-Kvelertak, ex-Djevel) rejoint le musicien pour renforcer les tonalités Pagan du Black Metal agressif sur Hoye Murer. Le duo vocal est surprenant mais en même temps très complémentaire, offrant également aux leads une diversité supplémentaire toujours ancrée dans cet univers mélancolique, suivie par Bortgang et sa lenteur planante. Le son reste assez lent et entêtant, conservant l’approche dissonante et apaisante avec tout de même une petite accélération avant de laisser place à Avskum qui renoue avec des patterns plus vifs d’un Black Metal Old School. Mais le titre s’abandonnera à nouveau aux sons lancinants avant de revenir avec cette énergie occulte qui nous mène à Tilbake Til Opprinnelsen et à ses claviers inquiétants qui permettront au morceau de diversifier ses racines glaciales avec des tonalités entêtantes légèrement plus douces.

Pourtant ancré dans un Black Metal Norvégien traditionnel, Mork a décidé de faire des expérimentations avec Dypet, le rendant parfois mélancolique, parfois hypnotique, parfois presque Doom… et ça marche, chaque titre possède sa propre identité et sa propre dynamique.

90/100

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