Review 1641 : Fatal Embrace – Manifestum Infernalis

Fatal Embrace renaît.

Créé en 1992 en Suède, le groupe sort deux démos puis un album avant de cesser son activité en 1998. La résurrection est actée en 2016, mais il faudra attendre 2022 pour qu’Henric Serholt (chant), Christian Silver (batterie), Andreas Johansson (guitare), Manne Engström (guitare) et John Silver (basse) ne dévoilent de nouveaux titres, suivis par Manifestum Infernalis, leur deuxième album, chez Black Lion Records.

Le groupe attaque immédiatement avec Empyreal Doom, un premier titre au son aussi agressif que sombre et mélodieux. Les riffs lancinants créent un contraste avec la batterie massive et les hurlements déchaînés tout comme sur The Black Oath qui nous autorise un court moment de répit sur son introduction avant de laisser sa mélancolie abrasive nous écraser lentement. Les mélodies entêtantes explosent lorsque la rythmique accélère, puis ralentissent à nouveau pour nous envoûter en attendant de nous lacérer à nouveau, laissant finalement Wolves Of Golgotha apporter une touche de noirceur inquiétante avec un son clair plus doux. La quiétude ne dure pas, puisque même si le titre reste lent grâce à des influences Doom planantes, on retrouvera une saturation lourde, pesante et malsaine qui mêle tonalités intenses avec l’apocalypse ambiante, qui nous mène à Prometheus’ Sermon et son ambiance solennelle. Le titre va lui aussi accélérer soudainement pour laisser ses racines violentes s’exprimer en compagnie de cris sauvages et de riffs parfois saccadés avant que la courte Call Of The Dark ne nous autorise une réelle pause. La composition mêle éléments épiques et sombres pour nous mener progressivement à Eyes of Oak, qui dévoile rapidement toute son intensité via des sonorités dissonantes et lancinantes avant de laisser les influences occultes du Black Metal se déchaîner. L’alternance entre lenteur et parties plus vives rythme parfaitement ce long morceau, qui laisse place à Sign Of The Pentagram et à son approche Old School de la violence entêtante du groupe. On retrouvera tout de même quelques parties plus mélancoliques, en particulier ce final aérien qui se fond peu à peu dans le néant avant que Deus Mali ne vienne dévoiler ses riffs accrocheurs en compagnie de quelques tonalités ambiantes entêtantes. Le mélange entre la base abrasive et les guitares planantes reste extrêmement efficace, tout comme sur Rot, le dernier morceau, qui va alterner entre lenteur majestueuse et explosions de rage morbide avant de lier les deux dans un flot de mélancolie brute pour clore l’album.

La résurrection de Fatal Embrace a permis de redonner vie à ce mélange abrasif de rage et de mélancolie accrocheur. Manifestum Infernalis est un album intense qui sait naviguer entre toutes ses influences pour se forger une identité unique et marquante.

90/100

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