Review 1651 : Ne Obliviscaris – Exul

Ne Obliviscaris signe son retour.

Créé en Australie en 2023, le groupe mené par Xenoyr (chant, Antiqva, Omega Infinity), Tim Charles (violon/chant), Matt Klavins (guitare), Benjamin Baret (guitare, Vipassi) et Martino Garattoni (basse, Ancient Bards, The Chronicles Project) fête son vingtième anniversaire avec Exul, son quatrième album, qui sort chez Season of Mist.

A noter que l’album a été enregistré avec leur ancien batteur Daniel Presland (A Million Dead Birds Laughing, Black Lava, Vipassi), qui a quitté le groupe en 2022, ainsi qu’avec la participation d’Emma Charles (violon), Alana K (chant) et Dalai Theofilopoulou (violoncelle).

Equus, le très long premier titre, nous dévoile progressivement sa rythmique complexe avant de laisser les influences les plus extrêmes la faire exploser. Violon, chant clair et hurlements se relaient pour donner du relief à des riffs mélodieux et travaillés, démontrant à nouveau le talent des musiciens qui nous mènent vers un paysage plus sombre, puis vers un break majestueux. Le son s’enflammera à nouveau en compagnie de leads planants qui nous ramènent vers les parties vocales, avant de laisser place à Misericorde I – As the Flesh Falls, un titre plus sombre et abrasif qui débute avec des éléments pesants, suivie par des pointes de douceur lancinantes et intenses qui créent un contraste intéressant. Le violon apportera à nouveau ces sonorités tragiques tout en laissant les autres instruments déployer leur rage avant le break mystérieux, mais la fureur n’est jamais loin, et elle nous conduit à Misericorde II – Anatomy of Quiescence, une composition plus douce mais inquiétante. Le son clair finira par laisser place à la saturation avant de mêler habilement les deux, pour accueillir des hurlements massifs, puis au chant clair. Le final entêtant s’éteindra avant que Suspyre ne vienne nous envoûter lentement en nous conduisant dans ces fascinantes vagues de chaos viscérales au contraste saisissant qui s’expriment avec une complexité impressionnante. On retrouvera bien entendu des passages incroyablement doux et apaisants, créant une véritable dualité accrocheuse qui se rejoindra sur le final, pour laisser Graal prendre la suite avec des sons dissonants et sombres, ajoutant une touche inquiétante à sa violence. Le groupe placera habilement quelques moments de quiétude sans jamais quitter la technicité de chaque instrument, et c’est avec une touche de mélancolie que le violon nous laisse rejoindre Anhedonia, le dernier morceau, où Tim Charles œuvre seul en compagnie d’un clavier et de son fidèle violon, pour un final apaisant et profond.

Les capacités créatrices de Ne Obliviscaris sont surhumaines. Exul intègre rage, quiétude et intensité pour les mêler habilement sous la bannière d’une technicité ininterrompue et assumée, créant un véritable vortex aussi structuré qu’explosif.

90/100

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