Redécouvrons Austere.
Créé en Australie en 2005, le groupe sort deux albums, deux splits et un EP avant de s’arrêter en 2010. En 2021, Desolate (guitare/basse/claviers/chant, Temple Nightside, Unfelled, ex-Funeral Mourning…) et Sorrow (batterie/claviers/chant, Autumn’s Dawn, Germ, ex-Lord…) relancent le projet, accompagnés en live par Paolo Bruno (basse, Thy Light) et Eklatanz (guitare, Heretoir, ex-Agrypnie), pour annoncer la sortie de Corrosion of Hearts, leur troisième album, chez Lupus Lounge.
Sullen, le premier morceau, débute lentement avec une douce mélodie mélancolique pour finalement nous envelopper dans cette brume de saturation étouffante où leads et grognements cohabitent. Hurlements fantomatiques et chant clair apparaissent également de temps à autre dans ce flot continu de noirceur lancinante, laissant notre esprit s’envoler avec les harmoniques dissonantes et envoûtantes qui nous guident jusqu’à A Ravenous Oblivion. Le morceau est beaucoup plus sombre et brut que le précédent, laissant les différentes voix se mêler sur une instrumentale chaotique, proposant même des tonalités viscérales et déchirantes pour accentuer cette sensation d’oppression permanente et croissante, faisant de chaque apparition une douleur supplémentaire avant que The Poisoned Core ne nous offre un court moment de répit avec sa légère introduction planante, qui finira par accueillir à nouveau les hurlements. Douceur apaisante et obscurité abrasive se mêlent dans une danse macabre entourés par les cris terrifiants qui donnent une touche de vie à ce paysage obscur et dévasté qui ne prendra fin que pour laisser Pale s’éveiller. La dernière composition se montre également très lancinante, incorporant une dissonance fascinante à sa base pesante qui laisse tout de même le chant fleurir ici et là, laissant finalement l’océan de noirceur s’enflammer progressivement, puis mourir dans le silence.
Alors que l’on désespérait de recroiser à nouveau sa route, Austere a brisé le silence pour nous peindre un nouvel océan de noirceur lancinante et pourtant sublime, baptisé Corrosion of Hearts, quatorze années après sa dernière œuvre. Une beauté secrète qui ne demande qu’à être découverte.
90/100