Review 1715 : Herod – Iconoclast

Herod annonce son troisième album.

Créé en Suisse, le groupe composé aujourd’hui de Pierre Carroz (guitare/basse), Bertrand Pot (guitare), Michael Pilat (guitare/chant) et Fabien Vodoz (batterie) a sorti son premier album en 2014, suivi en 2019 d’une signature chez Pelagic Records et d’un deuxième opus, puis d’Iconoclast en 2023.

The Icon, le premier morceau, déverse immédiatement les bases d’un son groovy accrocheur couplé à des sonorités abrasives et des leads dissonants. Les parties vocales donnent une touche d’agressivité brute à ces riffs massifs saccadés, mais elles peuvent également les rendre plus apaisants comme sur le final qui mène à The Girl with a Balloon, un titre au nom étrange qui laisse des tonalités inquiétantes introduire un son pesant et lancinant. A nouveau, les parties vocales renforcent l’ambiance générale du morceau, que ce soit dans les sonorités inquiétantes ou lors des passages imposants qui accélèreront sur The Edifice, une composition très contrastée entre les deux facettes de l’univers du groupe. La base solide adopte aisément l’approche lourde, accrocheuse et dissonante comme les quelques éléments plus doux que l’on retrouvera sur l’apaisante The Ode To…, où une voix féminine vient nous envoûter avant que le groupe ne renoue avec la saturation et les riffs majestueux. Toutes les voix se mêlent alors pour répondre aux vagues sonores massives, mais le morceau s’apaise à nouveau pour s’enflammer progressivement et finalement laisser The Becoming nous replacer au centre de cet ouragan saccadé et agressif qui nous matraque en permanence. Les leads apportent la touche dérangeante à cette masse sonore écrasante qui ralentit sur The Intergloom, devenant plus aérienne et contemplative, tout en laissant les influences Post/Sludge lentes nous hypnotiser un court instant, pour finalement revenir à la rage pure sur The Obsolete et sa saturation déchirante. Le flot de riffs massifs et incessants vous fera remuer le crâne à coup sûr, combinant le groove dévastateur et bourré de saturation avec des éléments plus brumeux, mais l’album touchera à sa fin avec The Prophecy, le long dernier titre, qui laisse le groupe proposer une approche très Prog de ses couches sonores complémentaires tout en laissant le chant clair trouver sa place à travers les déferlantes d’oppression et de rage.

Avec Iconoclast, le groupe assume pleinement ses influences, allant de la complexité ravageuse à l’efficacité oppressante, tout en piochant dans des racines plus calmes et planantes. Herod est un nom dont il faudra se souvenir à l’avenir.

90/100

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