Olkoth parle avec sa violence.
Depuis 2017 aux Etats-Unis, le groupe mené par Zach Jeter (chant/guitare, Doomsday Revival, Imperium), Hunter Ross (guitare, Rapheumets Well, Virulent Excision) et Alex Rush (basse/chant, Enthean, ex-Xael), aidé par Krzysztof Klingbein (batterie, Hyl, ex-Aggressor, ex-Deathspawn, ex-Resurrection, live pour Belphegor, Batushka, Vader…) joue un Black/Death Metal qui se concrétise avec At the Eye of Chaos, son premier album, sorti chez Everlasting Spew Records.
Alhazred, le premier titre, ne mettra pas longtemps avant de nous dévoiler son mélange imposant de mélodies furieuses et de blast ravageur. Les hurlements ne sont pas en reste, proposant des influences agressives et massives permanentes empruntées aux racines les plus brutes tout comme sur Incendiary Prayer, une composition qui laisse des leads acérés orner une base écrasante. Le son reste extrêmement accrocheur même dans les parties les plus complexes, créant une vague de puissance incessante qui nous mène à The Resurrectionist et à ses riffs travaillés emplis de frappes sauvages. Lourdeur et mélodies inquiétantes s’allient pour rendre le morceau aussi pesant qu’agressif pendant qu’on remarque également une évolution des parties vocales qui colle parfaitement avec les patterns plus saccadés, puis le groupe nous autorise à souffler un court instant avant que Thousand Faced Moon ne lance son assaut occulte grâce à des tonalités très régulièrement explosives qui empruntent également au Brutal Death. Les mélodies abrasives collent parfaitement à cette déferlante lancée à pleine vitesse en compagnie d’interventions vocales puissantes, suivies par une outro inquiétante et par l’introduction mystique dissonante de To Eat of the Lotus. A nouveau, l’approche lancinante mais lourde permet au groupe de nous captiver avec un son cohérent et sombre avant de le laisser s’éteindre pour nous mener à la ritualistique Eidolon in the Flames qui mêle une ambiance oppressante avec la virulence habituelle des quatre musiciens. On retrouvera également les riffs saccadés du Death Metal pendant que les influences Black assombrissent l’atmosphère, suivie par la complexe et dévastatrice Lords of the Kali Yuga qui nous enfonce dans le sol à chaque note, laissant les racines les plus agressives se déchaîner. Si la rythmique ralentit, elle n’en reste pas moins intense, couplant mélodies occultes avec hurlements viscéraux, puis l’album arrive à sa fin avec At The Eye of Chaos, la dernière composition, qui vient placer des mélodies contrastées sur l’habituelle base rapide et agressive du groupe tout en faisant honneur à toutes ses inspirations.
Avec son ouragan incessant, Olkoth entend bien se faire une place dans la scène Black/Death Metal. At the Eye of Chaos est capable de mêler mélodies sanglantes, rythmique massive et hurlements possédés avec une maîtrise occulte.
90/100