Review 1740 : Nattverd – I helvetes forakt

Le retour de Nattverd est annoncé avec son quatrième album.

Sorti en 2023 par Soulseller Records, I helvetes forakt fait la fierté d’Ormr (chant), Atyr (guitare/basse), Sveinr (basse, Nordjevel, Nebular Mystic, ex-Ragnarok), Aven (guitare, Noxium Ferus) et Renton (batterie, Trollfest, ex-Sarkom, ex-Urgehal).

Det Stormer I Norge, le premier morceau, laisse un vent glacial souffler avant que le groupe n’entre en scène, rendant hommage aux racines du Black Metal de leur pays. On retrouve cette approche très brute, autant dans les riffs que dans les hurlements, mais les musiciens savent également proposer des mélodies apaisantes comme pendant le break ou l’introduction de Vandring I Elver Av Blod, la composition suivante, qui présente une facette plus apaisante et lancinante du Black Metal. Les leads perçants donnent un relief accrocheur à la base solide et brumeuse, puis le groupe renoue avec les sonorités agressives sur En Poesende Eim I Vinden, un titre qui conserve tout de même des mélodies entêtantes pour créer un contraste oppressant avec ses inspirations sombres. Le son finira par ralentir et s’apaiser pour un final majestueux, puis Oeyne I Natten nous ensevelit à nouveau sous ses riffs Old School et dissonants, couplés à quelques harmoniques fantomatiques fascinantes ainsi qu’à des leads tranchants. La rythmique accélère soudainement avec Forbannet Vaere, présentant des sonorités plus vives et chaotiques sous une batterie énergique à l’esprit Thrash, puis quelques parties vocales plus imposantes se présentent avant que la froideur ne refasse surface sur Helvete Kjenner Alt, Selv Naar Taaken Har Lagt Seg, un titre oppressant qui met les tonalités aériennes planantes à l’honneur, leur autorisant souvent des patterns assez saccadés pour accompagner le blast franc et massif. En gammel Kriger Trosser Vind Og reste dans un registre relativement agressif fait de riffs énergiques et hachés sans renier la place des mélodies entêtantes ainsi que des parties vocales étouffantes, puis Gudsforlatt accélère à nouveau le tempo et renforce l’oppression avec un titre assez court au son très brut. Il sera suivi par la toute aussi courte Elvedjuvet, qui présente un groove aux inspirations Punk excitées, laissant tout de même quelques leads abrasifs s’intégrer au mélange, puis I Moerke Skip Innover ralentit à nouveau pour nous emporter vers la fin de l’album avec un son lancinant mais relativement accrocheur, qui symbolisa parfaitement la dualité de l’identité du groupe.

Avec I helvetes forakt, Nattverd nous présente un Black Metal purement norvégien, qui sait donner la parole à l’agressivité et à la rage tout en conservant une dimension plus ambiante et mélodieuse pour offrir son heure de gloire à la froideur.

85/100

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