Review 1773 : Mental Cruelty – Zwielicht

Mental Cruelty s’est relevé.

Créé en 2014 en Allemagne, le groupe composé de Marvin Kessler (guitare), Viktor Dick (basse), Danny Straßer (batterie) et Nahuel Lozano (guitare) accueille en 2023 Lukas Nicolai (chant) pour donner vie à Zwielicht, leur quatrième album, qui sort chez Century Media Records.

Midtvinter, l’introduction, pose immédiatement les bases d’un univers imposant fait de samples majestueux mais relativement sombres avant qu’Obsessis a Daemonio ne nous fonde dessus avec une virulence rare. Les hurlements terrifiants s’allient naturellement à une rythmique massive qui ne s’arrête que pour laisser des paroles malsaines et viscérales émerger de l’accalmie dissonante ou pour nous écraser avec un break monstrueux. On notera également quelques touches de chant clair sur le final intense avant que Forgotten Kings ne nous enferme à nouveau dans cette atmosphère oppressante rapidement rejointe par les influences Black Metal saisissantes. La rythmique sera brisée par les orchestrations avant de revenir plus lourde encore comme sur ces breaks agressifs, alors que c’est avec une moshpart vive que Pest fait naître sa vague de rage aux sonorités parfois planantes qui laissent tout de même une plage importante aux riffs sauvages surmontés des grognements possédés. Le titre se construit sur le contraste entre les influences du groupe, tout comme Nordlys qui démarre avec une mélodie apaisante mais qui ne mettra que peu de temps à laisser la rythmique surpuissante apparaître, suivie de près par le chant diversifié et les orchestrations. A nouveau, ce sont les sonorités Black Metal majestueuses qui se distingueront sur ce titre, alors que Mortal Shells mettra l’accent sur les parties les plus brutes et ravageuses ainsi que les orchestrations épiques mais étouffantes. L’ambiance change soudainement lorsque Zwielicht démarre, proposant des tonalités presque ritualistiques en chant clair, qui finiront par se renforcer avant que Symphony of a Dying Star ne nous ensevelisse sous sa puissance brute, orchestrée de sonorités épiques. Bien qu’ayant été révélé il y a quelques temps, ce morceau reste toujours aussie efficace, couplant des passages intenses avec des breaks dévastateurs suivis par la sombre et mélancolique The Arrogance of Agony, qui laisse le groupe s’aventurer dans des sonorités plaintives et déchirantes, tout en gardant un pied dans la violence. L’album se referme avec A Tale of Salt and Light, la plus longue des compositions, qui laisse les orchestrations magnifier une ultime salve de riffs surpuissants et rythmés, sans oublier les parties vocales monstrueuses et maîtrisées. 

Mental Cruelty ne s’est pas reposé sur ses lauriers malgré une perte qui aurait pu leur coûter gros, mais le groupe a su rebondir et proposer avec Zwielicht un album puissant et sombre, qui confirme à la fois le talent de leur nouvelle recrue, mais également leur volonté de vivre plus intensément.

90/100

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