Review 1801 : None – Inevitable

None est toujours vivant.

Créé en 2015 aux Etats-Unis par l’alliance de deux musiciens anonymes, le groupe annonce en 2023 la sortie de son quatrième album, Inevitable, chez Hypnotic Dirge Records.

Le groupe va commencer par nous envoûter avec Never Came Home, un titre lancinant dont la douce introduction se dévoile avec un son clair apaisant et mélancolique avant de s’intensifier puis d’accueillir une première vague de saturation brute et pesante. Le chant n’apparaîtra qu’avec le retour de la quiétude, mais la mélancolie abrasive et les hurlements de désespoir suivront rapidement, avant qu’un final angoissant ne nous conduise à Alone, Where I Can See et ses sonorités brumeuses lancinantes, au sein desquelles les paroles fantomatiques naîtront de temps à autre. Le titre est étrangement relaxant, même lorsque les riffs étouffants sont à l’oeuvre, et le son va peu à peu mourir dans le néant, laissant A Reason To Be prendre sa place avec une mélodie emplie de peine qui nous mène à son ouragan viscéral de tristesse. L’oeil du cyclone nous autorise brièvement à reprendre notre souffle avant de nous faire plonger à nouveau dans son océan de folie en compagnie de cette voix torturée, qui nous mènera finalement à ce clavier minimaliste puis à My Gift, la composition suivante, et à ses sonorités inquiétantes. Pas de saturation cette fois, mais les musiciens nous enveloppent tout de même dans leur voile sombre mais relativement simpliste de notes aériennes, de voix lointaines et d’oppression avant que Locked, Empty Room ne vienne apporter sa touche de souffrance. Le morceau ne comptera pas non plus sur la saturation pour amplifier ses sonorités angoissantes, mais uniquement sur quelques bribes de paroles ou de rire qui peuplent ce paysage figé de claviers cristallins qui se ternissent peu à peu pour nous mener à Rest, la dernière composition, où les guitares déchirantes se mettront de nouveau en marche. Le chant refait également surface pour laisser sa complainte accompagner le flot de chagrin rampant, lui conférant une puissance viscérale jusqu’à ses derniers instants.

Bien que très mystérieux, None manie le désespoir d’une main de maître. Les amateurs du groupe vont continuer leur progression dans le chagrin et la tristesse avec Inevitable, tandis que les novices y découvriront un océan de mélancolie abrasive fascinant.

95/100

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