Review 1839 : Miserere Luminis – Ordalie

Célébrons le retour de Miserere Luminis.

Quatorze années après leur premier album, Icare (batterie/chant, Gris), Neptune (guitare/basse, Gris) et Annatar (guitare/chant, Sombre Forêts) dévoilent leur album sophomore, Ordalie, sorti chez Sepulchral Productions.

Le groupe a également fait appel à Sylvaine Arnaud et à sa contrebasse.

L’album débute assez paisiblement avec Noir Fauve, qui laisse quelques notes de piano nous guider à travers des passages plus imposants jusqu’à ce que la dissonance se dévoile, rapidement suivie par des hurlements déchirants. Les mélodies glaciales qui hantent l’atmosphère se mêlent parfaitement à ce mélange viscéral en passant par quelques explosions étouffantes qui ajoutent cette touche infernale à la composition, en particulier sur la partie finale, juste avant que Le sang des rêves ne vienne lever le voile sur sa mélancolie enivrante. Quelques vagues furieuses rythment le discours hurlé saisissant, parfois soutenu par quelques choeurs brumeux, mais on sent que la touche de quiétude perdure même lorsque les trois musiciens se déchaînent comme lors des derniers instants du morceau, qui seront suivis par les sonorités torturées de La fêlure des anges, proposant notamment des cassures brutales et assez naturelles dans sa rythmique pesante. L’intégralité du morceau est beaucoup plus pénible à écouter, comme s’il était empreint d’une émotion négative qui se transmet à chaque note et qui voile immédiatement notre esprit, y compris sur le break apaisant suivi d’une dernière avalanche opaque et accablante, puis le groupe nous autorise une courte pause avec Les couleurs de la perte, dont l’introduction nous dirige progressivement dans ces sonorités lumineuses qui nous entourent, mais qui se transformeront peu à peu en tonalités plus sombres sur De venin et d’os, la dernière composition, qui déverse toute sa noirceur aussi cruelle et plaintive soit-elle. Les leads rejoignent aisément les cris déchirants dans cette danse douloureuse avant de marquer une très brève pause minimaliste, suivie par le retour de cette rythmique brumeuse en compagnie de parties vocales massives, qui encourageront les riffs à se renforcer à nouveau avant de s’éteindre définitivement, laissant quelques douces notes contempler le vide.

Bien qu’il se soit écoulé quatorze ans entre leur premier et leur second opus, l’âme de Miserere Luminis est restée intacte. Ordalie est un album bouleversant qui n’hésite jamais à laisser la douceur ou la fureur s’exprimer pour donner vie à sa noirceur.

95/100

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