Review 1845 : Godthrymm – Distortions

Godthrymm renaît.

Créé en 2017 en Angleterre par Hamish Glencross (guitare/chant, ex-Vallenfyre, ex-My Dying Bride, ex-Solstice) et Shaun « Winter » Taylor-Steels (batterie, ex-Anathema, ex-My Dying Bride, ex-Solstice), le groupe est complété par “Sasquatch” Bob Crolla (basse) et Catherine Glencross (claviers/chant) pour la sortie de Distorsions chez Profound Lore Records, label qui a également éditer le premier album.

La mélancolie nous envahit immédiatement lorsqu’As Titans, le premier titre, débute avec des mélodies aériennes. Les parties vocales masculines intenses donnent une touche brute supplémentaire à cette rythmique sombre, qui s’apaisera pour laisser une douce voix claire féminine apparaître et nous envoûter avant le retour de la saturation, accompagnée par des claviers lumineux suivis de leads lancinant. Le son finira par s’éteindre pour laisser Devils et son groove accrocheur s’emparer de nous avant de rejoindre le chant et son étrange pouvoir hypnotique, parfois aidé par les choeurs de Maggy et Polly-Jean Glenncross, qui apportent un relief intéressant. La douceur renaîtra avec l’arrivée d’Echoes, mais la noirceur finira par teinter cette lenteur aérienne aux leads transcendants qui nous transportent hors du temps, laissant les parties vocales apporter une touche humaine réconfortante, puis Obsess and Regress alourdira à nouveau le mélange inquiétant. Les deux voix se répondent dans ce tourbillon de dissonance qui progresse dans les tonalités pesantes pendant que les guitares folles se mettent à accélérer vers la fin, accompagnées par Al Kotwal, guitariste live du groupe, ainsi que par une double pédale solide, qui nous abandonne sur Unseen Unheard où le groupe accueillera Scoot Gladok (Doom, Extinction of Mankind, ex-Vallenfyre) pour créer une diversité vocale plus importante qui s’allie parfaitement au passage le plus explosif de cette rythmique contrastée et changeante. Le son adoptera des accents Gothiques sombres lorsque les mots d’Aaron Stainthorpe (My Dying Bride) rejoignent les deux vocalistes sur Follow Me et ses accents saturniens qui se transforment peu à peu en une douce lueur d’espoir vers la fin de ce long morceau, mais la morosité reprend le dessus avant de nous abandonner à Pictures Remain, le dernier titre, qui nous inonde lentement de sa douceur grâce à quelques notes aériennes et à la voix de la claviériste, qui seront rejointes par une rythmique saturée entêtante avant de s’éteindre définitivement.

La mélancolie vit plus intensément grâce à Godthrymm, qui réussit à capturer son essence même dans Distorsions, un long mais très riche album où le Doom se répand lentement comme une fumée sombre au loin.

90/100

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