Review 1855 : Fossilization – Leprous Daylight

Fossilisation ressort de sa torpeur.

Créé en 2020 au Brésil par V (guitare/basse/chant, Jupiterian, ex-The Black Coffins) et P (batterie, Jupiterian, Riffcoven), le groupe annonce son premier album Leprous Daylight en 2023, chez Everlasting Spew Records.

Lors de leurs concerts, le duo est accompagné par André Neil (guitare, Gulag, Infamous Glory, ex-Laconist) et Tonhão (basse, Infamous Glory).

Archæan Gateway nous laisse pénétrer lentement dans cet univers d’oppression et de lourdeur qui dévoile déjà de premiers riffs, suivi de près par Once Was God qui déverse sans attendre toute sa puissance via une rythmique massive et explosive. Les parties vocales caverneuses s’intègrent parfaitement aux accélérations effrénées ou aux passages plus majestueux, tout comme sur l’étouffante et dissonante Oracle of Reversion qui couple des leads criards à ses vagues de rage brute. L’atmosphère reste très sombre et inquiétante lors des moments plus lents dirigés par des harmoniques entêtantes, puis le son s’éteindra peu à peu avant de s’enflammer à nouveau sur At the Heart of the Nest et ses racines Old School putrides nourries au blast agressif et aux sonorités dérangeantes. La saturation permanente permet au groupe de nous ensevelir sous ses tonalités ténébreuses avant de nous autoriser à respirer avec le final, suivi par Leprous Daylight qui repart quasi-immédiatement dans l’agressivité et la sauvagerie avant de ralentir pour accueillir quelques choeurs terrifiants en arrière-plan pour accompagner les vociférations. Les musiciens se déchaînent à nouveau avec The Night Spoke the Tongue of Flames, mais le break brumeux n’est jamais loin pour temporiser la rythmique et la faire ralentir tout en la laissant s’épaissir, avant d’exploser à nouveau en nous menant à Eon qui propose une dose de lourdeur supplémentaire, même lors des passages rapides. Les guitares placent des passages torturés qui collent parfaitement avec les hurlements morbides tout en laissant des influences entêtantes s’exprimer, puis Wrought in the Abyss convoque une dernière fois les forces obscures du Death/Doom pour clore l’album avec la même noirceur et la même puissance grasse avec laquelle il a commencé.

Fossilization n’a pas son pareil pour nous ensevelir sous une montagne de riffs pesants et macabres. Leprous Daylight ne laisse rien au hasard, enchaînant les sonorités massives et caverneuses qui nous écrasent pendant que les hurlements alimentent l’ambiance oppressante.

90/100

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