Brujeria reprend du service.
Créé au Mexique en 1989, le combo masqué mené par Juan Brujo (chant), Pinche Peach (samples/choeurs), Hongo (guitare/basse, Napalm Death, Insidious Disease, Lock Up, Venomous Concept…) et Fantasma (basse/chant), complété par El Sangrón (chant), El Criminal (guitare, Criminal, Lock Up, Pentagram Chile) et La Encabronada (Alekhine’s Gun) renouvelle en 2023 sa collaboration avec Nuclear Blast et annonce la sortie de son sixième album, Esto es Brujeria.
La batterie a été enregistrée par Hongo Jr (Shining, ex-Ancient, ex-Cradle of Filth, ex-Dimmu Borgir…) et quelques pistes de basse par El Cynico (Carcass).
L’album débute par le flash info chaotique de Esto Es, puis l’ouragan vient frapper à coup de blast et de cris vindicatifs, mais également avec des samples beaucoup plus joyeux qui amènent un contraste… unique. El Patron del Reventon prend immédiatement la suite en offrant un Grindcore brut et efficace fait de riffs simples mais accrocheurs et des habituelles vociférations menaçantes en espagnol, avant de se faire réanimer pour un dernier sursaut, suivi d’Estado Profundo qui place ses tonalités Old School motivantes propices au mosh sauvage. Les voix inquiétantes donnent au son une noirceur pesante avant que Bruja Encabronada ne présente la nouvelle vocaliste qui apporte sa touche viscérale à une instrumentale ravageuse, alors que G A-K s’oriente vers des influences Death Metal groovy et écrasantes. Tu Vida Loca repart dans ses racines agressives et fédératrices taillées pour la scène, créant un son abrasif et lourd que le groupe fera ralentir pour laisser place à Mexorcista et à son ambiance oppressante. Quelques vagues plus vives apparaissent entre les patterns saccadés, puis Bestia De La Muerte rassemble ses troupes avant de frapper avec des riffs saccadés et quelques choeurs qui accompagnent le chant principal. Le groupe conserve son approche brutale sur Politicamente Correctos et son message évident soutenu par des riffs puissants, avant de laisser Mochado débuter avec une dispute samplée, rapidement suivie de la puissance de feu habituelle qui va aisément nous molester. La section rythmique ralentit à nouveau pour alourdir Perdido En El Espacio et lui offrir des tonalités mystérieuses, qui se mêlent parfaitement aux sons les plus agressifs ainsi qu’au final étrange, qui nous mène à Odio Que Amo, une composition assez courte qui se place également dans des sons massifs. La longue Testamento 3. 0 nous entraîne dans des sonorités impies avant de finalement revenir à ses vagues de rage brute tout en conservant la noirceur, qui disparaîtra sur Covid-666, un hymne vif et entêtant sorti il y a trois ans. Le groupe continue avec Lord Nazi Ruso, qui fera à nouveau exploser les foules pendant que les vocalistes se déchaînent, que le rythme soit rapide ou lent, puis Cocaina vient mettre un point final à l’album avec des riffs dissonants mais relativement entêtants.
On le sait, un album de Brujeria se doit d’être chaotique. Esto Es Brujeria ne déroge pas à la règle, et propose seize compositions à l’identité marquée, sur lesquelles des voix puissantes nous motivent à nous briser la nuque.
80/100