L’aube d’Uada est proche.
Depuis sa création en 2014, le groupe sort ses albums avec une régularité impressionnante. En 2023, le groupe mené par Jake Superchi (guitare/chant), annonce la sortie de Crepuscule Natura, son quatrième album.
L’album sort comme les précédents chez Eisenwald et est illustré par Kris Verwimp (Absu, Afsky, Ceremonial Castings, Suidakra, Månegarm…). A l’heure où j’écris ces lignes, Nate Verschoor (basse, Swarming, ex-Cryptic Throne…), Trevor McClain (batterie, Peste Umbrarum, ex-Mazaroth) et Kevin Bedra (guitare, Funeral Age, ex-Suicide Culture) complète le lineup.
The Abyss Gazing Back nous replace immédiatement au centre de cette tornade de leads aériens qui volent au-dessus d’une base généralement rapide, qui freine uniquement pour adopter des accents plus majestueux. Les parties vocales ténébreuses sortent régulièrement de l’ombre, offrant des hurlements caverneux ou des cris plus sauvages qui accompagnent à merveille les changements de vitesse de cette vague de noirceur entêtante, suivi par la toute aussi enivrante Crepuscule Natura, la composition éponyme. Le titre adopte quelques patterns Old School tout en continuant à déverser ses torrents de mélodies enivrantes qui ne se privent pas de freiner à nouveau pour devenir beaucoup plus lancinants avant de se transformer en riffs bruts. Les accélérations furieuses prennent évidemment plus d’ampleur avant de céder leur place aux sonorités joyeuses de The Dark (Winter), dont l’atmosphère ne manquera pas de se renforcer après son introduction, révélant à nouveau toutes les sonorités impures, créant un contraste inquiétant. Les parties vocales sont moins présentes que sur les autres titres, mais elles apportent une dimension mystique avant de cesser pour laisser Retraversing the Void, une composition qui hante déjà les setlists du groupe, éclore sous nos yeux en nourrissant abondamment ses leads. Les différentes voix rejoignent le mélange qui laisse les leads adopter des influences plus diversifiées pour créer des nuances supplémentaires au sein du morceau avant de passer à Through the Wax and Through the Wane, la longue dernière composition, qui ne perd pas un seul instant pour nous envelopper dans son écrin sombre et brumeux où les cris torturés rejoignent de nombreuses mélodies aériennes qui rythment le titre entre deux explosions viscérales. Le son va s’apaiser et devenir dissonant avant de s’enflammer à nouveau pour une partie finale lancinante mais également oppressante, qui finira par mourir après un dernier requiem.
Je n’ai jamais su réellement expliquer pourquoi Uada me fascinait depuis sa découverte. Que ce soit de par sa régularité, ses sonorités occultes entêtantes, ses différentes voix intenses ou ses éléments viscéraux très rythmés, Crepuscule Natura me procure le même effet que les précédents.
95/100