Review 1943 : Sulphur Aeon – Seven Crowns and Seven Seals

Le silence n’a plus sa place chez Sulphur Aeon.

Cinq années après leur troisième et très acclamé troisième album, T. (guitare, ex-December Flower), M. (chant), D. (batterie, Reveal in Void, ex-December Flower), S. (basse/claviers) et A. (guitare) dévoilent enfin Seven Crowns and Seven Seals, leur quatrième album, chez Ván Records.

L’album s’ouvre avec Sombre Tidings et ses mélodies intrigantes en arrière-plan complétées par quelques claviers, puis par des murmures avant qu’Hammer From The Howling Void ne vienne nous étouffer avec son blast et sa dissonance massive. L’arrivée fracassante des parties vocales saturées ne fait que renforcer l’oppression continue alors que le chant clair lui offre des nuances plus aériennes et mystérieuses sur lesquelles le groupe va jouer avant de laisser place à Usurper of the Earth and Sea qui continue sur cette voie tout en laissant les harmoniques planer au dessus de leur base épaisse. On notera quelques accalmies sur le son brut, mais le groupe parvient toujours à faire renaître la violence en la couplant aux leads avant de laisser The Yearning Abyss Devours Us proposer un son froid et majestueux où le chant clair trouve autant ses aises que sur les passages plus vifs dédiés aux cris. Des choeurs lointains rejoignent le vocaliste avant que l’instrumentale ne se déchaîne totalement en nous menant à Arcane Cambrian Sorcery, un titre relativement plus sombre et pesant qui va développer les sonorités les plus brutales de l’album. Les patterns accrocheurs se multiplient pour rendre la déferlante plus éprouvante, puis le groupe fait appel à Michael Zech (Odem Arcarum, ex-Secrets of the Moon, ex-Triumph of Death) et Laurent Teubl (Chapel of Disease, ex-Infernäl Death) pour donner à Seven Crowns and Seven Seals, le titre éponyme, une dimension cosmique encore plus impressionnante. On le constatera sur le break central où de multiples voix se mêlent dans un chaos aérien où les instruments les rejoignent avant de revenir à la violence pure, et surtout à la lourdeur massive, parfois soutenue par un rythme élevé. Les musiciens continuent d’exploiter leurs influences malsaines avec Beneath the Ziqqurrats, le dernier titre, dont l’introduction inquiétante laissera place à un son apocalyptique mais pourtant extrêmement maîtrisé pour nous faire ressentir tout le poids de leur puissance, même lorsque la rythmique semble s’apaiser ou devenir presque plaintive.

En moins de quinze années, Sulphur Aeon s’est imposé comme l’un des maîtres du Black/Death dissonant. Seven Crowns and Seven Seals continue dans cette voie en mêlant toujours plus d’éléments imposants aux influences cosmiques pour accentuer sa violence et son oppression. Un nouveau coup de maître, sans aucun doute.

95/100

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