Review 1956 : Autarkh – Emergent

Retour de la machine Autarkh avec un second album.

Deux ans après sa première offrande, Michel Nienhuis (chant/guitare, Our Oceans, ex-Dodecahedron, Strapping Young Lad,) accompagné par David Luiten (chant/guitare), Desmond Kuijk (basse) et Tijnn Verbruggen (synthétiseurs/boîte à rythme) continue de développer son univers singulier avec l’arrivée en 2023 d’Emergent, chez Season of Mist.

Open Focus nous replace immédiatement dans ce mélange “contemporain” entre influences Industrial, lenteur oppressante et effets déroutants d’où sortent des parties vocales intenses, saturées ou non. L’approche lancinante de ce long titre nous hypnotise grâce à des mélodies très présentes et aux voix avant de s’éteindre progressivement pour laisser Strife et son introduction entêtante prendre la suite, révélant des parties abrasives perturbantes entre deux coupures sombres. Les tonalités inquiétantes rythment la composition tout comme sur Duhkha qui dévoile quelques éléments accrocheurs pour contraster les sons inquiétants en arrière-plan, contribuant toutefois à l’ambiance froide qui s’intensifie sur le final brumeux avant d’exploser sur Trek, un morceau dévastateur dont les quelques effets aériens seront notre seul repère sous l’ouragan mécanique. Le groupe prévoit tout de même des moments plus calmes et parfois planants alors que Refocus renoue avec les patterns automatiques efficaces et les voix étranges qui errent dans la rythmique, et qui seront particulièrement efficaces pour nous faire perdre la notion du temps avant Aperture, une sorte d’interlude apaisant. On retrouve tout de même les choeurs perturbants qui nous bercent jusqu’à Eye of Horus et ses influences Alternative relativement accessibles, qui se conjuguent aisément avec les éléments ambiants du groupe. Countless Kaleidoscopes revient dans la lourdeur gratuite et assommante entrecoupée par une ambiance intrigante puis l’album prend fin avec Ka, une composition faite d’une noirceur fascinante et contrastée qui va finir par devenir presque apaisante en intégrant des choeurs et une régularité aussi imposante qu’impressionnante.

Une fois de plus, Autarkh développe un univers unique. Aussi familier qu’inconnu, Emergent ne peut que contribuer à la réputation grandissante de la formation, qui n’hésite pas à piocher dans la froideur apaisante de l’Industrial pour nous hypnotiser.

85/100

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