Le dénouement est proche pour Cruel Fate.
Créé au Canada en 2015, le groupe composé actuellement de Claude Lecompte (guitare), Simon Bouchard (batterie/basse), Manu Duval (chant) et Martin Choquette (guitare) signe en 2023 chez Personal Records pour la sortie de Destin Cruel, son deuxième album.
Le groupe attaque avec Triomphe de la Mort, un premier titre d’abord inquiétant qui propose une introduction calme suivie de l’arrivée de la rythmique imposante, puis le son devient plus énergique lorsque le chant s’intègre au mélange. La noirceur permanente donne au morceau une touche oppressante, tout comme sur le groove malsain de Vampire Boréal, la composition suivante, qui se montre immédiatement très accrocheuse, mais qui reste relativement courte. Le groupe enchaîne sans attendre avec Destin Cruel, dévoilant un contraste entre la base rythmique efficace et les riffs pesants infusés de Sludge qui se révèle extrêmement entêtant avant de devenir plus dissonant sur le refrain, puis Transit Sidéral, le long titre central, nous accorde un moment de répit au coin du feu. La quiétude sera perturbée par un son relativement aérien et menaçant, qui se transformera en vagues sombres où les parties vocales sévissent avant que Descente aux Enfers ne vienne placer des riffs plus vifs, précédés d’un court sample. La basse est bien mise en avant dans le mix, laissant ses ronflements accompagner des guitares plus tranchantes et parfois même un blast furieux avant que le final plus modéré ne nous mène à Feu Christique, le titre le plus changeant de l’album. Il démarre lentement, puis va accélérer en accueillant les cris rauques, avant de ralentir dans les ténèbres puis de mettre en action cette base rythmique Old School entraînante suivie d’un passage apocalyptique qui nous dirige vers le final explosif, puis sur L’Usurpateur, le dernier morceau, qui ne perd pas de temps pour commencer à nous frapper grâce à des riffs solides, complétés sur la fin par un gong imposant.
Bien qu’assez court, Destin Cruel montre que Cruel Fate sait faire les choses vite et bien. Les riffs restent ancrés dans un son Old School poisseux et oppressant, alimentant sans mal la noirceur ambiante assommante.
80/100