Live Report : Sigh + Laster – Backstage By The Mill

On continue cette saga O’Sullivans Backstage by the Mills avec la venue aussi exceptionnelle qu’innatendue des japonais de SIGH. Si vous me suivez depuis un moment, vous savez à quel point j’aime ce légendaire groupe de Black Metal totalement fou, qui sera accompagné de Laster, dont j’ai très récemment découvert l’existence. L’organisation est, comme tout le reste de la semaine, sous la houlette de Garmonbozia Inc. !

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C’est avec un public massé sur les premiers rangs que les trois membres de Laster, arborant une tenue simple et un… demi masque de crâne d’oiseau semble-t-il, débutent leur show. Les musiciens rejoignent un par un le sample introductif, et dévoilent un son aux multiples influences, qui regroupe habilement Post-Metal, Prog et parfois même des éléments plus agressifs ou dynamiques, tout en déambulant sur scène, scrutant le public de leurs orbites vides ou hurlant dans le micro. L’oppression est renforcée par les lumières impénétrables qui sévissent, rendant le travail des quelques photographes assez compliqué, mais on retrouvera tout de même quelques spots plus ambiants qui accompagnent le trio dans leur folle danse, et qui nous offre des passages plus entêtants que d’autres. N’étant pas familier avec le groupe néerlandais, je ne pourrais identifier les membres, qui nous gratifient parfois de quelques mimiques ou remerciements entre deux morceaux, mais je tiens toutefois à manifester mon soutien au guitariste, dont la sangle se décrochera par trois fois, ce qui ne l’empêchera pas de jouer ses parties dissonantes, le pied sur un retour de l’instrument sur la cuisse. Un show convaincant, qui sera applaudi comme il se doit. 

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La foule se compacte à nouveau lorsque les lumières s’éteignent, laissant le batteur de SIGH, masqué et nœud coulant au cou, entrer lentement en s’appuyant sur son bâton à clochettes. Une fois installé, c’est au tour de Nozomu Wakai (guitare/chant), le samurai maquillé, de prendre place, suivi par le maître Mirai Kawashima (basse/chant), et son instrument qui rappelle aisément les estampes du pays du soleil levant (ainsi que le dernier album, oui). Dès que les trois musiciens démarrent leur set, l’effervescence est palpable dans la salle, qui brandit le poing ou chante quelques paroles en remuant sauvagement le crâne. Les lumières restent parfois difficiles à appréhender, mais elles ne font qu’accentuer le maquillage terrifiant du guitariste survolté, qui grimace devant nous tout en jouant ses riffs, pendant que le leader du groupe reste plutôt statique, se reculant parfois pour headbanguer. Selon les titres, les deux voix se mêlent ou se répondent à la perfection, prouvant sans mal la cohésion du groupe, qui prendra tout de même le temps de nous remercier entre les morceaux. “C’est notre première fois à Paris” avouera Mirai dans un français impeccable, avant de s’excuser pour l’absence de feu, car “c’est interdit”. En effet, l’épée de Nozomu était censée s’enflammer à un moment donné du show, mais le guitariste l’utilisera tout de même pour s’ouvrir le front et laisser du (faux) sang se déverser sur son visage devant les yeux ébahis des premiers rangs, avant de reprendre ses parties en grimaçant à nouveau, et en tirant la langue. La foule commence à s’agiter sur les parties les plus agressives, souvent menées par le blast, comme par exemple sur les trois titres issu du premier album des japonais ou encore Corpsecry – Angelfall, puis le guitariste jouera à nouveau avec son (faux) sang, assurant tout de même le chant sur un titre entier, avant de se le cracher sur le corps entre deux parties lead. Le show reprendra, avec une fois de plus les excuses du créateur pour l’absence de feu que nous lui pardonnons aisément, puis c’est après l’annonce du dernier titre, la tant attendue reprise de Black Metal de Venom, que le show prend fin, accompagnée par un véritable tonnerre d’applaudissements.

Setlist : Kuroi Kage / Touji No Asa – The Transfiguration Fear – Hail Horror Hail – Shikigami – Shingontachikawa – Mayonaka No Kaii – Satsui – Geshi no Ato – Gundali – A Victory of Dakini – Ready for the Final War – Corpsecry – Angelfall – The Soul Grave – Introitus/Kyrie – Me-Devil – Black Metal (Venom cover)

Ce n’est pas tous les jours que l’on a affaire à un groupe aussi légendaire. Bien que surprenante, l’entrée en matière de Laster a fait son effet, et Sigh a par la suite affirmé son rôle de pionnier, d’étrangeté et de maître en matière de Metal Avant-Gardiste. Le public est cependant arrivé un peu tard, et a littéralement dévalisé le stand de merchandising (ne faisant ni du S, ni du XXL, je suis rentré bredouille), mais nous sommes tous d’accord sur une chose : merci aux groupes et à Garmonbozia Inc. pour avoir rendu cette date possible !

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