Review 1988 : Sigir – Rainmaker

Sigir dévoile enfin son premier album, Rainmaker.

Créé en 2019 par Viljami Toikkanen (guitare/chant), Eetu Pennanen (batterie) et Paavo Luttinen (basse), le groupe sort un premier EP (dont certains titres ont été réenregistrés) avant d’accueillir Valtteri Pitkänen (guitare), puis de signer chez Gramophone Records.

Les musiciens ont fait appel à Petri Alanko des Finnish Chamber Orchestra et Finnish Radio Symphony Orchestra pour les orchestrations. 

L’album débute avec Rainmaker, le titre éponyme, qui place immédiatement la puissance brute du Death Mélodique dans des influences Folk entêtantes. Les hurlements guerriers ne sont jamais loin sur cette charge furieuse, qui s’autorise quelques passages plus travaillés grâce aux orchestrations, puis The Lantern revient aux sonorités tranchantes, accentuant à nouveau le contraste avec les additions enchanteresses qui les accompagnent. Les riffs restent saccadés mais accrocheurs, laissant de temps à autre les musiciens ralentir pour placer des parties à peine plus calmes et fédératrices, alors que Depraved nous autorise un court moment de flottement avant que la rythmique imposante n’apparaisse. Mélodies et hurlements se rencontrent sur ce terrain lancinant, mais le groupe proposera une accélération hachée suivie d’un final plus apaisant, puis The Offering s’inscrit à nouveau dans la rage en chargeant immédiatement, nous offrant tout de même quelques parties plus lentes pour contempler la froideur. Dissonance et pointes d’énergie se relaient habilement, puis le son redevient imposant avec Oath et sa rythmique massive couplée à des leads fous, qui témoignent aisément de leurs racines finlandaises. On notera un solo emprunté à des racines Heavy, mais le titre reste tout aussi agressif et grandiose grâce à ses claviers alors que From Time To Eternity se veut plus entêtant, débutant d’abord assez lentement avant que sa rythmique escarpée ne vienne faire des ravages dans l’atmosphère enchanteresse, lui donnant naturellement des pointes d’agressivité pour trancher avec la quiétude quasi-ésotérique. L’album prend fin avec Enter, un titre assez Old School qui compense sa virulence avec ses claviers, créant ainsi une déferlante extrêmement efficace qui plaira autant aux amateurs de violence acharnée qu’à ceux qui préfèrent les passages plus épiques.

Avec Rainmaker, Sigir combine ses deux facettes. La violence brute des riffs agressifs et saccadés rencontre des orchestrations épiques et majestueuses pour créer un mur de son froid et travaillé, mais surtout extrêmement addictif.

85/100

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