Review 1989 : Deathcode Society – Unlightenment

Deathcode Society sort à nouveau des profondeurs.

Fort de son premier album, sorti en 2015 chez Osmose Productions, le groupe composé d’Arnhwald R. (chant/guitare, Glaciation), David C. (guitare), Grégoire G. (batterie, Dead Season, Glaciation), Nicolas S. (basse, Malcuidant) et Mike Barber (guitare, Wizardthrone, ex-Prostitute Disfigurement) propose en 2023 Unlightenment, son deuxième opus.

Sans crier gare, c’est avec Scolopendra que le groupe nous embarque immédiatement dans sa spirale de noirceur faite de riffs effrénés et de cris terrifiants. Les orchestrations appuient à la fois le côté grandiose de la composition tout en renforçant les passages les plus virulents, parfois suivis de choeurs intenses et de mélodies déchirantes aux influences suédoises, puis le son meurt peu à peu pour s’enflammer à nouveau sur Shards, la composition suivante, dont les racines Old School féroces ne tardent pas à refaire surface naturellement. L’alliance des deux facette de la composition est parfaitement gérée, donnant parfois l’impression d’assister à un opéra occulte, qui nous mène jusqu’à La Nuée avant de s’assombrir considérablement, laissant les harmoniques dissonantes nous envoûter pendant que la rythmique vive fait son oeuvre. Le morceau passe en un éclair, laissant finalement place à Scales et à ses voix inquiétantes, suivies comme on s’en doute du retour progressif de l’ouragan et de ses sonorités à la fois sombres et fascinantes, complétées par les parties vocales massives. L’approche complexe des leads donne à ce morceau une atmosphère oppressante, ce que les choeurs mystiques confirment avant que la rythmique ne reparte de plus belle jusqu’à cette explosion finale, tempérée par Mazed Interior et ses quelques sonorités modernes. Les riffs hautement travaillés et les orchestrations grandioses rythment habilement la composition, qui passe de moments effrénés à des accalmies presque lancinantes ou imposantes avant de laisser A La Néante, le titre le plus long de l’album, tisser ses premières dissonantes. Le groupe ne perd pas une seule occasion de nous émerveiller avec des tonalités planantes pendant que les hurlements en français hantent la rythmique, soudainement brisée par une brume étrange avant de revenir tout en conservant cette approche rythmée que les musiciens mènent comme une véritable épopée. Ils nous autoriseront même un instant de répit avec le final, puis Narcosis s’abat sur nous tel un torrent de lames acérées dont le seul et unique objectif est de nous ensevelir sous sa double pédale incesssante et ses riffs tranchants tout en nous mettant face avec les parties vocales les plus viscérales et intenses possibles, en nous sortant à peine la tête de l’eau grâce à des sons énigmatiques sur la fin.

Deathcode Society est un groupe relativement discret, mais doté d’une puissance inimaginable. Son premier album était déjà une réussite, et Unlightenment suit tout naturellement cette voie pavée d’influences nordiques complexes mais fascinantes.

95/100

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